LA SYMBOLIQUE
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LA SYMBOLIQUE ARCHITECTURALE
Ses origines

Dans les premiers âges du monde, la religion étroitement mêlée au droit a révélé son enseignement aux hommes à l'aide de représentations emblématiques. Ces illustrations figurées, le plus souvent sculptées ou peintes sur le mur des églises ont permis dans les premiers temps de parler aux yeux et à l'imagination des esprits simples et dépourvus d'instruction, sans autre forme de parole ou d'écriture alphabétique. Peu à peu, les symboles revêtirent une apparence toute physique et matérielle. Ils ne proposèrent plus de représenter une idée pure ou sublime, mais renvoyèrent à une idée pratique et totalement terrestre, une chose physique ou abstraite appartenant au monde de la vie usuelle. Par exemple, un sceptre surmonté d'une main ouverte devint le symbole de la justice en général, une épée, celui plus particulier de la justice criminelle.

Devenus au fil des siècles des motifs de décoration et d'expression, ils seront codifiés selon leurs origines historiques, rituelles ou coutumières, leur forme, leur nature, leur rapport d'idée avec la chose qu'ils représentent. Ces symboles viendront embellir et personnaliser les palais et châteaux avant de distinguer ou de caractériser les grands édifices sacrés, les bâtimentsAncienne porte de l'arsenal du capitole à Toulouse d'utilité publique, les monuments élevés à la gloire des Hommes. Au-delà de l'enjolivement que ces œuvres pouvaient présenter, ces saisissantes allégories que l'on peut encore voir sur bon nombre de bâtiments, entrèrent pleinement dans la composition de l'édifice. Les bâtiments érigés pour la sûreté publique (portes de rempart, arsenal, prison, caserne) n'échappèrent pas à cette règle et furent également ornés de nombreux éléments ou figures destinés à les embellir, mais aussi à souligner leur singularité.

Avec le temps, l'écriture se substituera entièrement à ces formes emblématiques. Le sens que renferment ces représentations s'est peu à peu perdu pour devenir de simples objets d'art. Pourtant, au-delà de la beauté du chef-d’œuvre, le voile mystérieux qui les enveloppe nous laisse bien souvent dans un état de curiosité insatisfaite. Avant d'expliquer la symbolique du frontispice qui rehausse la porte d'entrée du couloir menant à la Cour de Cassation et ceux qui surplombaient l'entrée des anciennes casernes de gendarmerie de Toulouse, Béziers et Sète, voici une interprétation sommaire de quelques-uns de ces symboles.


Quelques symboles

Le bâton : Véritable acte de propriété, il fut longtemps utilisé pour témoigner de la transmission d'un patrimoine. Plus tard, il sera joint à un acte écrit, mais restera en vigueur et sera conservé avec soin par son propriétaire. Il devint par la suite le signe logique et ordinaire de la transmission du commandement, d'où le bâton ou la verge de justice, le bâton des maréchaux de France, les faisceaux consulaires, la verge des sergents et huissiers. L'impétrant qui le recevait était investi de l'autorité inhérente à sa fonction, mais acceptait également soumission et obéissance.
L'épée : Elle était le symbole du commandement militaire chez les anciens Francs. C'est par l'épée qu'on était admis chevalier ou qu'on recevait l'investiture d'un royaume. Au cours de leurs sacres, les rois de France tiraient hors du fourreau l'épée dont ils étaient ceints par l'archevêque pour signifier qu'ils avaient le commandement des armées.
Le bouclier : Arme du combattant, il était dans les temps féodaux le symbole d'une dignité féodale. Les rois Francs et les rois Goths étaient élevés sur un bouclier dans la cérémonie de leur investiture comme emblème de la protection et de la défense qu'ils devaient à leur peuple. Dans ce même esprit, lorsqu'il était placé à l'extrémité d'un poteau ou suspendu au bout d'une lance selon l'usage des rois Francs, il était un signe de juridiction et de souveraineté.
Le drapeau : Il est le symbole de la nationalité et de la patrie. « Où est le drapeau, là est la France ». Il en est de même du pavillon d'un navire. Lorsqu'il est hissé, le navire est le territoire de la patrie avec le pouvoir de juridiction et de souveraineté.
Le casque : Il est l'emblème de tradition d'un héritage.
Le lion : Il exprime la force dominante du mal. Un homme aimable de figure dont la tête est couverte d'une peau de lion symbolise une âme forte et une vertu élevée.
Le chêne :
Symbole de la force et de la puissance, ses rameaux tressés en couronne ornaient chez les Romains le front du citoyen distingué par ses vertus civiques surtout de celui qui avait sauvé la vie d'un patriote. Les soldats recevaient également des couronnes de feuilles de chêne pour les récompenser de leurs actions éclatantes.
Le laurier :
Symbole de la gloire, le laurier a toujours été célèbre dans la plus haute antiquité. On lui attribuait le pouvoir de communiquer l'esprit de la prophétie et de l'enthousiasme poétique. Le rameau de laurier fut utilisé par la suite dans nos universités pour couronner les poètes, les artistes et les savants distingués par des grands succès. La couronne qui ceignit longtemps dans les écoles de médecine la tête des jeunes docteurs devait être faite avec les rameaux de cet arbre garnis de leurs baies. Elle sera à l'origine du titre de bachelier : le baccalauréat signifiant les baies de lauriers (du latin : baccæ laureæ).
L'olivier :
Chez les Romains, l'olivier était considéré comme l'emblème de la paix et de la concorde. Son caractère sacré interdisait de s'en servir pour des usages profanes.

Quelques exemples de frontons


La Chambre criminelle de la Cour de Cassation

La chambre où les Maréchaux de France jugeaient leurs affaires est aujourd'hui occupée par la Chambre criminelle de la Cour de Cassation. Au-dessus du linteau de la porte d'entrée du couloir qui mène à la Cour, un bas-relief rappelle l'origine des lieux. 

Cour de cassationIl est composé d'un glaive robuste, l'insigne du Connétable, à la garde terminée en tête d'oiseau, qui s'appuie sur un coussin long et plat, garni d'un double galon de passementerie et de deux gros glands aux extrémités. La poignée repose sur l'entablement, et la pointe effleure les denticules du cintre.

En arrière, un bâton de commandement des maréchaux, semé de fleurs de lys, se croise avec le glaive, auquel le rattache un large ruban plissé. Sur le tout s'arrondit, au milieu, dans un mouvement fort élégant, un grand rameau de laurier dont les feuilles dépassent le tympan et qui se déploie largement au-dessous pour occuper l'espace resté libre de chaque côté.



L'ancienne caserne Saint-Michel de gendarmerie à pied de Toulouse

Son entrée était surplombée d'un frontispice orné d'une allégorie annonçant sa destination. Le sculpteur Alexandre Laporte choisit d'intégrer cette allégorie dans un fronton d'ordre dorique qui est un style dépouillé afin de donner de la gravité à l'ensemble. Il est reconnaissable à la simplicité de ses cimaises et de sa corniche constituées de moulures simples et rectilignes. Cet entablement fut rehaussé par une série de mutules représentant les bouts de chevrons de la toiture propre à ce style. L'objet de décoration le plus remarquable se trouve sculpté dans le tympan et consiste en une série de figures dont la symbolique rappelle le passé et les attributions de la gendarmerie.

Les objets sont placés en trois plans qui se superposent. Dans le premier, l'institution est représentée par le buste de Minerve, déesse de la sagesse, de la guerre et des arts. Sa tête penchée Fronton caserne Saint-Michelcaractérise sa modestie. Les traits de son visage sont d'une beauté simple afin de lui donner beaucoup de noblesse et de force. Sur son égide (sa cuirasse), la tête de méduse symbole de la terreur et de l'effroi, lance des regards menaçants. Elle avait disait-on, la vertu d'éloigner les maléfices et d'inspirer l'épouvante aux ennemis (ici les ennemis de la loi). Minerve est coiffée d'une peau de lion qui est la marque de la force, mais aussi de sa valeur et de sa détermination. Elle provient de la légende d'Hercule qui après avoir terrassé le lion de Némée se couvrit de sa peau pour marquer sa victoire et symboliser sa bravoure et sa fermeté.

Dans un deuxième plan et sur la partie haute de la tête, un glaive robuste, insigne du Connétable, prenant appui sur les mutules est en vis à vis avec un bâton de commandement des maréchaux symbolisant que cette arme est l'héritière des compagnies d'archers, chargées de la protection et de la transmission des ordres des plus grandes dignités du royaume, les connétables et maréchaux de France. Il terminé par une main de justice représentant l'autorité de la justice et le pouvoir qu'elle a de mettre à exécution ce qu'elle ordonne tant sur les personnes qu'en procédant sur leurs biens.
Sous le glaive, un armet (un casque) évoque l'ancienneté de son origine et lui faisant face un faisceau*. Signe extérieur du pouvoir et de la dignité chez les romains, il était constitué d'une hache entourée de verges liées par des courroies. Ayant perdu sa signification politique, il deviendra l'emblème moral de l'union et de la force qui en résulte. Il symbolisent le bras armé de la magistrature.

Enfin en arrière-plan, le fond du tympan est tapissé de rameaux de chêne et de laurier rappelant les valeurs de courage, de vertus civiques et militaires de l’institution.


* Dans l'antiquité romaine, les licteurs armés de faisceaux constituaient l'escorte des magistrats romains qui possédaient le pouvoir de punir. Ils étaient chargés d'exécuter leurs décisions et infligeaient aux criminels leurs peines en les fouettant à l'aide des baguettes de leurs faisceaux ou en les décapitant avec la hache.

 

Les frontons des anciennes casernes de gendarmerie de Béziers et de Sète


Fronton de l'ancienne caserne de gendarmerie à Béziers
Fronton de l'ancienne caserne de gendarmerie à Sète
Fronton gendarmerie de Béziers Fronton gendarmerie de Sète

Dans ces deux allégories, la gendarmerie est représentée par un lion qui tient dans ses griffes le livre ouvert de la loi. C'est le symbole de la force au service de la loi.

Le lion du fronton de l'ancienne caserne de gendarmerie de Sète sculpté par Jean Magrou est présenté rugissant symbole de la combativité. Campé sur le cintre de la monumentale porte d'entrée, il tient entre ses pattes un glaive, insigne du connétable, rappelant l'origine de l'institution. Le fond du tympan est tapissé de rameaux de chêne évoquant les valeurs de courage de ses personnels ainsi que les vertus civiques et militaires de l’institution.

Le lion du fronton de l'ancienne caserne de gendarmerie de Béziers tient entre ses pattes le drapeau symbole de la patrie. Dans cette allégorie, le sculpteur Jacques Villeneuve rappelle la double mission de l'arme : faire respecter la loi et protéger les citoyens. Un olivier au tronc noueux symbolisant la sagesse indique le rôle de concorde que l'institution s'efforce de maintenir. Sur le côté gauche, un cep de vigne et sa grappe de raisin sont un clin d’œil à la monoculture de la vigne de cette région et à ses crises viticoles.



Lien externe

lien Nella-Buscot


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LES SIGNES DISTINCTIFS
La grenade

La grenade* ne fut jamais un attribut de la maréchaussée. Après la Révolution, lorsque l'Assemblée Nationale Constituante, sur la demande des populations, conserva ce corps, elle le nomma "Gendarmerie Nationale" par la loi du 16 février 1791. Elle spécifia dans l'article premier du titre III que:
"les officiers, sous-officiers et gendarmes de la gendarmerie Nationale conserveront l'uniforme dont ils ont fait usage jusqu'à présent : ils ajouteront néanmoins un passepoil blanc au collet, au revers et au parement et porteront à leur chapeau la cocarde nationale. L'aiguillette est supprimée. Le bouton portera : force à la loi."

Quelques mois plus tard, la compagnie de la prévôté de l'hôtel du roi fut transformée en deux compagnies de grenadiersGrenade de la gendarmerie. Fortes de 99 hommes, elles étaient spécialement affectées à la garde du Corps législatif. Ce fut l'objet de la loi du 15 mai 1791. C'est à cette occasion que fut introduit la grenade dans l'arme.
La loi du 28 germinal An VI (17 avril 1798) l'officialisa sur les plaques de ceinturon et sur les retroussis de l'habit.

* Pour harceler l'ennemi, escarmoucher et éclairer l'avancée des troupes, les compagnies disposaient au XVIIè siècle de soldats que l'on désignait sous le nom d'enfants perdus. Ces derniers, robustes, aguerris et courageux, furent bientôt armés d'une nouvelle invention : la grenade. Cette nouvelle arme permettait entre autre à déstabiliser les lignes ennemies.
Louis XIV leur donna le nom de grenadier en 1667 et fixa leur nombre à 4 puis 6 par compagnie. Quand les besoins l'exigeaient, les grenadiers d'un même régiment étaient réunis pour mener des actions sous le commandement des officiers les plus braves. L'efficacité de ces regroupements ayant été démontré, Louis XIV forma une première compagnie dans le régiment du roi et bien vite chaque bataillon finit par avoir sa compagnie.
Les prérogatives attachées à leurs états étaient l'exemption des corvées, un sous de mieux par jour, la garde d'honneur du drapeau et le droit de porter moustache.

Le fond d'insigne

L'insigne de la gendarmerie est une composition héraldique qui fait référence à ses origines et à ses missions. Il est en bronze doré pour la gendarmerie mobile et la garde républicaine, en métal argenté pour la gendarmerie départementale. Dénommé plateau ou Bayard, il a été homologué le 10 décembre 1948.
Insigne

Une instruction du 9 août 1970 précise qu'il est obligatoire et doit être porté sur une patelette de cuir noir fixé au bouton de la poche supérieure droite de la vareuse.

* Le glaive est le symbole de la justice des souverains qui ne peuvent régner qu'en garantissant cette haute vertu. Les rois des premières dynasties prenaient l'investiture de leur royaume par la tradition de la hache. Elle sera remplacée plus tard par l'épée que les rois recevaient le jour de leur sacre des mains de l'évêque, après avoir prêté solennellement le serment de maintenir les lois de l'état et de protéger leurs sujet.

L'écu

Il rappelle soit le rattachement géographique de l'unité (blason de la province, de la ville, du chef-lieu) soit ses origines ou ses missions symbolisées par des « meubles » (pièces ou figures).
Armes des ArmagnacIl existe un écu distinct par région matérialisant ainsi l'implantation territoriale des gendarmes de la légion. Il constitue un signe de reconnaissance entre gendarme mais surtout un signe de proximité avec les habitants.

Pour la région de gendarmerie de Midi-Pyrénées, ce sont les armes de la maison des Armagnac qui ont été choisies. Cet écu a été homologué le 15 juillet 1968 sous le numéro G.2.192.

"d'argent au lion de gueules"

Les trèfles et aiguillettes

Au moyen âge, les aiguillettes (du mot aiguille) étaient des cordonnets ferrés aux deux extrémités servant à relier entre elles les différentes parties d'un vêtement ou d'une armure. Ces cordons ou tresses terminés par des ferrets ou afférons de métal se Trefles et aiguillettesnommèrent d'abord "cordonnets" puis "lacets" enfin "aiguillettes". Leur côté utilitaire ayant peu à peu disparu, elle furent une marque distinctive de la cavalerie puis des troupes d'élite qui la portait à droite.

L'Ordonnance du 16 mars 1720, qui fixe entre autres choses l'uniforme de la maréchaussée, attribue aux archers l'aiguillette de soie blanche et aux exempts et officiers l'aiguillette d'argent qui sera portée à gauche.

Supprimés à la révolution, les aiguillettes et les trèfles ne sont portés que sur la tenue de cérémonie. Elle est blanche et du même modèle pour les deux subdivisions d'Arme.


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LES HONNEURS
L'hommage aux morts
monument_aux_morts.png

La date du 16 février a été choisie en 1993 par le ministre de la défense pour commémorer le souvenir des morts de la Gendarmerie Nationale. Elle fait référence à la loi du 16 février 1791 qui est l'acte de naissance de la Gendarmerie Nationale votée par l'Assemblée Nationale Constituante.
« La Maréchaussée portera désormais le nom de Gendarmerie Nationale ».

À cette occasion, une prise d'armes est organisée dans les unités au cours de laquelle le ministre de l'Intérieur adresse au personnel son message. Les militaires sous les armes rendent hommage à leurs camarades tombés en service au cours de l'année écoulée. Après un dépôt de gerbes, il est procédé à l'appel de leurs noms suivis de la sonnerie aux morts. Le cérémonial se termine par une minute de silence.

Pour cet évènement, toutes les autorités administratives, judiciaires et militaires sont conviées. Placée sous le signe du recueillement et du souvenir, cette cérémonie rappelle à tous le lourd tribut payé chaque année par les hommes et les femmes qui composent l'arme pour leur engagement et leur discipline.

Gendarmes officiellement morts en service commandé (source : livre d'Or de la gendarmerie nationale*) :

1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959

18
15
29
39
35
54
44
42
41
37
354
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969

36
40
30
28
27
26
15
12
20
24
252
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979

20
21
25
17
25
22
14
17
15
22
198
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989

25
22
18
17
23
22
20
16
18
23
204
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999

10
08
16
09
12
17
24
17
11
05
129
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009

10
02
06
07
9
07
14
06
10
11
82
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019

13
15
11
11
06
08
18
08
14
6
110
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029

8
3










Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le nombre de gendarmes morts en service commandé est supérieur à celui des gendarmes tués durant la Première Guerre mondiale (1323 morts depuis 1950). 

Livre d'Or* Le livre d'or de la gendarmerie nationale à été créé le 17 juin 1912 dans le but de mettre à l'honneur l'esprit de courage et de dévouement des militaires de l'arme. Dans sa première partie, sont inscrit les noms des personnels ayant reçu une citation pour les hauts faits qu'ils ont accomplis, dans la seconde, on trouve la liste des morts victimes du devoir.

La médaille de la gendarmerie

La médaille de la gendarmerie a été créée par décret du 5 septembre 1949. Elle est attribuée aux officiers etMédaille de la gendarmerie sous-officiers de la gendarmerie nationale qui ont fait l'objet d'une citation à l'ordre de la gendarmerie, à des personnalités étrangères à l'arme qui ont rendu à celle-ci des services importants, ou qui par leur aide particulièrement méritoire à l'occasion de missions spéciales, se sont acquis des titres de reconnaissance.

Elle ne comporte alors qu'une classe et est accordée sans traitement. Un décret du 30 novembre 1950 disposait qu'elle prenait rang sur la liste des décorations prévues par décret du 2 juin 1948 entre «la médaille commémorative des services volontaires dans la France libre» et «la médaille de la victoire».

En 2004,  le décret n°2004-733 du 26 juillet modifie les dispositions prévues à l'article 4 du décret du 5 Médaille de la gendarmerie avec palmeseptembre 1949 et sont remplacées par les articles suivants :
« Art. 6. - La médaille de la gendarmerie nationale sera, suivant la qualité de l'action à récompenser, accompagnée d'une citation à l'ordre :
« - de la gendarmerie avec palme de bronze ;
« - du corps d'armée avec étoile de vermeil ;
« - de la division avec étoile d'argent ;
« - de la brigade ou du régiment avec étoile de bronze.

« Art. 7. - La palme ou l'étoile, correspondant au niveau de la citation reçue, est fixée sur le ruban, pour chaque citation à l'ordre de la gendarmerie nationale obtenue par le titulaire. ».
Deux articles viennent compléter le décret de 1949 :

« Art. 9. - La médaille de la gendarmerie prend rang immédiatement après la croix de la Valeur militaire.

« Art. 10. - Les médailles de la gendarmerie nationale, antérieurement décernées, prennent rang à l'ordre du corps d'armée avec étoile de vermeil ».

Les drapeaux et étendards

1791.  Après la révolution, l'Assemblée nationale institua suivant l'article VII du décret du 20 août 1791 que chaque escadron de gendarmerie serait doté d'un étendard. Celui du 1er escadron de chaque division portait les couleurs nationales, les trois autres les couleurs affectées à l'uniforme de la division. Ils étaient chargés des inscriptions suivantes :

1795.  La loi du 28 germinal an III (1795) accorda par compagnie de gendarmerie, un étendard de bordure blanche orné sur le pourtour de feuilles de laurier doré, aux angles une couronne verte entourait le monogramme "RF". Le centre de l'étoffe était divisé en deux parties : l'une rouge et l'autre bleue. Au milieu, se trouvé une massue posée en pal sur deux branches de chêne et traversé par un œil ouvert; autour les inscriptions : Département de ... Force à la loi.
L'autre coté porté l'inscription : Discipline ; obéissance à la loi. Une pique terminait la hampe et la cravate était tricolore. En thermidor an VIII (1800) un drapeau de ce modèle fut remis à toutes les gendarmeries à pied de chaque département.

1803.  Un nouveau modèle d'étendard de gendarmerie fut adopté le 26 ventôse an XI (17 mars 1803). Cet étendard, brodé de tiges fleuries en argent et disposées par enroulement, avait aux angles quatre boucliers bordés d'or, portant en or les numéros de la légion, de l'escadron et le nom du département; au centre se trouvait un coq aux ailes déployées, posé sur un foudre or aux flammes rouges et sur un sabre à poignée d'or, croisé avec une massue argent. Deux rubans à fond blanc, bordés or et à revers écarlate portaient les inscriptions : République Française, Gendarmerie nationale.
De l'autre côté, le centre de l'étoffe était occupé par un œil ouvert, entouré d'un nuage gris-bleu puis d'une couronne de chêne et de laurier, le tout au milieu de rayons d'or. Autour, sur deux banderoles, l'inscription : République Française, Gendarmerie nationale. La pique était dorée, la cravate aux couleurs nationales, et toutes les franges et glands en argent.

1804.  À la création de l'Empire, les étendards du Consulat reçurent les modifications suivantes : d'un côté, on substitua au coq un disque surmonté d'une aigle couronnée; dans la partie supérieure on mit la légende : Empire Français, au lieu de République Française, et dans le disque placé au-dessous de l'aigle l'inscription : Napoléon, Empereur des Français, à la Gendarmerie nationale.
L'autre côté de l'étendard resta le même, sauf la légende, qui fut modifiée en mettant : Gendarmerie impériale. Ces dispositions furent transitoires, puisqu'à la distribution des aigles, qui eut lieu le 4 décembre 1804, chaque compagnie de gendarmerie reçut une aigle avec un guidon.

1812.   Le décret impérial du 25 décembre 1811 prescrivit qu'il « n'y aura pour l'arme de la gendarmerie qu'une seule aigle qui sera déposée chez le premier inspecteur », qui était le maréchal Moncey, duc de Conégliano. Les aigles et guidons se trouvant ainsi supprimés furent versés par les compagnies au ministère de la guerre. Le modèle de cet étendard unique est semblable à celui dont les autres armes furent dotées en 1812. La soie, qui portait diverses ornementations (couronnes, aigles, semis d'abeilles), était formée de trois bandes verticales, bleue, blanche et rouge. D'un côté on lisait : L'Empereur Napoléon à la Gendarmerie impériale; l'autre côté de l'étoffe ne portait pas d'inscription. Toutes les inscriptions et les ornementations étaient brodées sur l'étoffe.

1815 - 1854.  Sous la Restauration, la Monarchie du Juillet, la deuxième république et une partie du Second Empire (1815 à  1854), la Gendarmerie ne posséda aucun emblème. En 1854, Napoléon III donnera au régiment de Gendarmerie de la Garde impériale son drapeau comme tous les régiments de ce corps. 

1871.  En 1871 on créa la Légion de Gendarmerie mobile, mais, lorsqu'en 1885 on licencia le dernier bataillon de cette légion, son drapeau alla rejoindre au musée de l'armée aux Invalides, celui du régiment de Gendarmerie de la Garde impériale. Depuis cette époque la Gendarmerie n'avait plus de drapeau.

1913.  C'est à l'occasion du 14 juillet 1913 que le président de la République* remit à la gendarmerie** son premier drapeau. Sa garde fut confiée à la Légion de gendarmerie de Paris. Dans les plis de ce drapeau, il fut décidé le 4 novembre d'inscrire le nom des batailles auxquelles la gendarmerie a participé en tant qu'unité constituée : Hondschoote, Villodrigo, Taguin, Sébastopol accompagnées de la devise "HONNEUR ET PATRIE".

1930.  Un décret du 9 février confère la croix de chevalier de la Légion d’honneur au drapeau de la gendarmerie départementale.

1930. C'est encore à l'occasion du 14 juillet que la gendarmerie mobile (alors dénommée garde républicaine mobile (GRM)), issue des pelotons mobiles de gendarmerie créés par la loi du 22 juillet 1921, reçoit son drapeau. Il porte les mêmes inscriptions que le drapeau de la gendarmerie départementale, mais a pour devise « Valeur et Discipline ».

1956. L’inscription « Indochine 1945-1954 », placée à la suite des autres, est accordée à certaines formations de la gendarmerie.

Aujourd'hui  Les drapeaux et étendards de la gendarmerie symbolisent à la fois la patrie et la personnalité de la formation à laquelle ils sont attribués. Les fanions de tradition étant la marque distinctive des différentes unités. L'arme compte 50 drapeaux  (emblème des unités à pied) et un étendard détenu par le régiment de cavalerie de la garde républicaine (emblème des unités montées).
Drapeau RGMPSur l'avers du drapeau de la région de gendarmerie de Midi-Pyrénées (RGMP) est inscrit :
"RÉPUBLIQUE FRANÇAISE - RÉGION DE GENDARMERIE DE MIDI-PYRÉNNÉES
Sur le revers sont inscrit "HONNEUR ET PATRIE" et en dessous les batailles auxquelles la gendarmerie à participé en temps que corps constitué :

  • Hondschoote 1793
  • Villodrigo 1812
  • Taguin 1843
  • Sébastopol 1855
  • Indochine 1945-1954
  • AFN 1952-1962

* Allocution du président de la République prononcé au début de la cérémonie :
Messieurs,
Au moment où la gendarmerie et les régiments de formation nouvelle vont recevoir, de mes mains, les étendards et les drapeaux qui leur sont destinés, je ne doute pas que les divers corps représentés ici ne soient tous animés des mêmes sentiments.

L'emblème dont ils deviennent dépositaires signifie pour eux : patriotisme, honneur et discipline.
Gendarmerie départementale qui déploie dans la défense de l'ordre publie tant de tranquille courage, artillerie coloniale, génie, infanterie métropolitaine, infanterie coloniale, tirailleurs algériens, annamites, tonkinois, malgaches, régiments indigènes du Tchad et du Gabon, tous, quels que soient leurs noms et leurs uniformes, tous, en quelque lieu du monde qu'ils soient appelés à servir la France, ne connaîtront que leur devoir et donneront, avec un égal entrain, le noble exemple des vertus militaires.
Ils marcheront sur les traces de ce glorieux ler régiment de tirailleurs sénégalais à qui je remettrai tout à l'heure une décoration si fièrement gagnée.

Et sur les drapeaux dont la garde va leur être confiée, ils veilleront jalousement, pieusement, comme sur l'image sacrée du grand pays dont ils sont les défenseurs.

** Le drapeau de la gendarmerie a été reçu par le chef d'escadron Délin, commandant la Compagnie de Seine-et-Oise, délégué, qui l'a remis au porte-drapeau le lieutenant Lavigne, commandant la section de Montmorency.

Les batailles inscrites au drapeau

An I : (1793) Bataille d'Hondschoote - le 8 septembre, les Français sous les ordres du général Houchard y battirent les Autrichiens que commandait le général Freytag. 400 gendarmes de la 32ème division sont engagés dans l'aile gauche de l'armée.  Ils s'emparent de l'artillerie ennemie. Ils perdent 117 hommes.
(1ère bataille inscrite sur le drapeau)

1812: Bataille de Villodrigo -  Le 23 octobre, le général Lafférière à la tête d'une cavalerie forte de 1200 sabres affronte les dragons rouges de la cavalerie anglaise. Cette troupe est composée d'un escadron de lanciers, d'un détachement du 31ème de chasseur et d'une brigade de 600 hommes formée du 15ème chasseur et d'une Légion de gendarmerie commandée par le colonel Béteille. On dénombre 250 morts dans les lignes ennemies et 85 sont fait prisonniers.
(2ème bataille inscrite sur le drapeau).

1843 : Bataille de Taguin - À la tête d'une troupe de 500 cavaliers renforcée par 30 gendarmes à cheval de la compagnie d'Afrique, le duc d'Aumale traque la smala de l'émir algérien Abd el-Kader et le capture le 16 mai.
(3ème bataille inscrite sur le drapeau).

1855 : Bataille de Sébastopol - Le 8 septembre, deux bataillons du régiment de gendarmerie à pied de la Garde Impériale  participent au siège de la ville de Sébastopol. Le 1er bataillon commandé par le chef d'escadron Baudinet enlève une position stratégique appelée "le mamelon vert" au prix de pertes élevées. 153 gendarmes laissent leur vie dans cette campagne.
(4ème bataille inscrite sur le drapeau).

1945 - 1954 : Guerre d'Indochine - 3 Légions de Garde Républicaine de marche sont levées pour servir en Indochine. Chargées de former une Garde Civile de Cochinchine, d'assumer des missions de sûreté, de remplir des missions prévôtales, de surveiller les frontières, elles affichent de lourdes pertes: 654 tués ou disparus, 1500 blessés.
Cela vaut à son drapeau une Croix de Guerre TOE avec deux palmes.
(5ème bataille inscrite au drapeau).

1952 - 1962 : Afrique Française du Nord - Au cours de la guerre d'Algérie, 480 gendarmes trouveront la mort au cours des combats et 50 seront tués en maintien de l'ordre. On estime à 2000 le nombre de gendarmes blessés.


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L'engagement
Le serment

Le serment (du latin sacramentum) était à l'origine un acte sacré qui engagé celui qui le prêtait à remplir fidèlement une fonction, de se conformer à certaines règles, mais il pouvait aussi être l'affirmation solennelle de la véracité d'un fait ou d'un témoignage.
Au fil des siècles, il perdra son caractère sacré, mais il n'en demeurera pas moins un acte hautement significatif. Ainsi face aux nombreuses lois qui chargèrent la gendarmerie de nouveaux pouvoirs soit comme officiers auxiliaires ou agents de la police judiciaire, soit comme dépositaire de la force publique, il devint incontournable et nécessaire d'astreindre les gendarmes à un serment spécial. L'ordonnance du 20 octobre 1820 en détermina la formule (art. 32 et 53).

Art. 32 : Les officiers, sous-officiers et gendarmes, à la réception des brevets, commissions ou lettres de service, qui sont expédiés par notre ministre de la guerre, prêtent chacun le serment ci-après :
« Je jure et promets de bien et fidèlement servir le roi, d'obéir à mes chefs, en tout ce qui concerne le service de Sa Majesté, et, dans l'exercice de mes fonctions, de ne faire usage de la force qui m'est confiée que pour le maintien de l'ordre et l'exécution des lois. »
Ce serment est reçu par les présidents des tribunaux de première instance étant en séance. Il en est dressé acte, dont une expédition , délivrée sans frais, est remise au sous-intendant militaire qui a la police de la compagnie, lequel en fait l'envoi à notre ministre de la guerre.

Cependant, après la révolution de juillet, la loi du 31 août 1830 prescrivit à tous les fonctionnaires la forme d'un nouveau serment politique.

Art. 1 : Tout officier, sous-officier ou militaire du corps de la gendarmerie, prêtera, devant le tribunal civil de première Instance dans le ressort duquel il est ou sera employé, le serment dont la teneur suit :
« Je jure fidélité au roi des Français, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du royaume.» « Je promets, en outre, d'obéir à mes chefs en tout ce qui concerne le service auquel je suis appelé, et, dans l'exercice de mes fonctions, de ne faire usage de la force qui m'est confiée que pour le maintien de l'ordre et l'exécution des lois. »

Ce serment mit la gendarmerie dans une position délicate. Après consultation, la cour de cassation décida que la loi de 1830 n'avait pas abrogé celle de 1820. Cette jurisprudence amena d'abord le gouvernement puis le parlement à élaborer une nouvelle formule qui n'était que la réunion des deux précédentes. Elle fut l'objet de la loi du 21 janvier 1836 et se présenta sous la forme suivante : 

« Je jure obéissance à la constitution et aux lois de la République; je jure, en outre, d'obéir à mes chefs en tout ce qui concerne le service auquel je suis appelé, et, dans l'exercice de mes fonctions, de ne faire usage de la force qui m'est confiée que pour le maintien de l'ordre et l'exécution des lois. »

Aujourd'hui, pour les militaires de la gendarmerie, c'est un serment professionnel qui engage ceux qui le prêtent à être irréprochables dans l'exercice de leurs fonctions.
Il est fixé par le décret N° 76-993 du 2 novembre 1976 qui stipule dans son article 1 notamment que "les officiers et sous-officiers de la gendarmerie ne peuvent, avant d'avoir prêté serment, exercer aucune des attributions que leur confèrent, dans le domaine de la police judiciaire et administrative, les lois et le règlement en vigueur".
Le serment aujourd'hui est prêté en ces termes :

"Je jure d'obéir à mes chefs en tout ce qui concerne le service auquel je suis appelé et, dans l'exercice de mes fonctions, de ne faire usage de la force qui m'est confiée que pour le maintien de l'ordre et l'exécution des lois".

La devise

La gendarmerie ne possède pas de devise officielle.

La plupart de celles employées le sont par référence à certaines formations ou à la marque de hauts personnages dont ces formations dépendaient. Nous citerons ici la plus célèbre qui est la devise latine inscrite sur l'étendard de la "compagnie de la Connétablie et Maréchaussée de France" commandée par le grand prévôt général.

Cet étendard de taffetas blanc portait en broderie d'or un dextrochère gantelé armé d'une épée nue, couronnée de lauriers et sortant des nuées. La devise était : "Non sine numine" (non sans autorisation)
Cette symbolique signifiant que l'épée (la force) ne peut être utilisée sans que cet usage soit l'expression de la "toute-puissance".

La sainte patronne

Selon une ancienne tradition, les armées chrétiennes confiaient leur destin à la protection des Saints afin d'être défendues dans l'adversité et remporter la victoire. Cette coutume ne pouvait ne pas s'appliquer à la gendarmerie qui est en charge depuis des siècles de la sécurité publique, de la défense des lois et de la protection des populations.

Sur une demande du cardinal Maurice Feltin, archevêque de Paris et vicaire aux armées, le Pape Jean XXIII établit le 18 mai 1962 un décret selon lequel Sainte Geneviève fut désignée officiellement Sainte Patronne de la gendarmerie.

Ce choix fait référence à l'abnégation et au soutien que Sainte Geneviève apporta aux Parisiens devant la menace qu'Attila et ses guerriers Huns faisaient peser sur la ville en 451.

La gendarmerie dans les conflits

1914 - 1918 : la gendarmerie n'étant pas une arme combattante, les gendarmes partis au front le furent soit dans le cadre de détachement, soit dans celui de la prévôté. Dès le Le 26 septembre 1914, 294 sous-officiers, brigadiers ou gardes se portèrent volontaire pour servir sur le front, dans l'infanterie, comme adjudants et sergents. Ils rejoignirent leurs postes le 27 septembre, dans les IIe et VIe armées. Le 12 octobre 1914, un nouveau détachement de 13 officiers (2 chefs d'escadron, 5 capitaines, 6 lieutenants) et de 194 sous-officiers, brigadiers et gardes partirent rejoindre la IIe et Xe armée. En raison de son faible effectif, la gendarmerie ne fut pas employée en unités constituées, mais pour combler les vides des cadres de l'infanterie morts au combat. Pendant la durée des hostilités, la garde républicaine et la gendarmerie départementale furent représentées, sur le front, dans les unités combattantes, par 14 officiers supérieurs, 32 officiers subalternes et 804 sous-officiers et gendarmes, tous volontaires. En assurant sans défaillance le respect des lois et des règlements militaires, la gendarmerie remplit aux armées un rôle qui, pour être de second plan, n'en fut pas moins indispensable. Tous les officiers et les 17.802 sous-officiers et gendarmes furent affectés par roulement dans les prévôtés des 105 divisions et autres unités combattantes.
A la fin du conflit, on dénombra 650 gendarmes tués dans les unités combattantes et les prévôtés et environ 580 moururent de maladie. Plus de 2500 furent blessés.

1939 - 1945 : la gendarmerie envoya aux armées les prévôtés pour les 100 divisions et unités plus importantes, des milliers de chefs de groupes, de sections et pelotons combattre dans l'infanterie et la cavalerie, des unités constituées chargées de la surveillance de la frontière. Maintenues dans leurs missions territoriales, les gendarmes firent front avec beaucoup de courage aux terribles exigences allemandes. La plupart s'engageront dans une résistance passive en taisant les informations recueillies, en prétextant de la vétusté ou la mise hors service de leurs matériels pour ne pas accomplir certaines missions, en prévenant les personnes, en évitant de patrouiller dans des zones sensibles afin de ne pas nuire aux résistants. D'autres s'engageront dans une résistance active en aidant par le renseignement les réseaux de résistance en leur apportant un soutien matériel et en participant à des actions de sabotage.
Ces belles actions furent toutefois entachées par la trahison de quelques officiers et gendarmes qui n'ont pas hésité à se ranger du côté de l'ennemi, du côté de la terreur et de la répression. En obéissant aveuglément à un gouvernement résigné aux ordres d'une puissance étrangère, ils se sont déshonorés et exclus des valeurs de l'arme de la gendarmerie. Leur fanatisme les conduira à poursuivre sans répit les résistants, à fournir aux autorités allemandes des renseignements d'importance. En affichant un zèle excessif dans tout se qui leur étaient commandé, en faisant pression sur leurs subordonnés, ils s’étaient rendus coupable de forfaiture. Mais le désespoir a ses limites et lorsque la France reprit en main sa destinée, ces traîtres furent jugés. Les fautes les moins graves furent sanctionnées par une exclusion immédiate de la gendarmerie sans droit à retraite ou par des peines de prison. Pour les fautes les plus lourdes, des peines de bagne ou la peine capitale furent infligées.

Ces antipatriotes ne doivent pas pour autant faire oublier qu'environ 380 gendarmes ont été tués au cours des combats de 1940. Entre 350 et 430 seront tués par l'occupant pour la période de 1940 et 1944 dont plus de 300 seront fusillés. Pendant ces mêmes années 250 à 300 gendarmes seront tués au cours de leurs services. 250 à 258 mourront en déportation. 100 à 150 seront tués pour divers faits de guerre (voir ci-dessous) et 65 à 85 seront tués au cours des combats de la libération.

1945 - 1956 : à peine sortie du plus grand conflit mondial, la gendarmerie allait être confrontée à d'autres guerres, dont celle d'Indochine. 489 gendarmes et gardes tomberont au combat, 94 mourront de maladie et 80 par accident. Environ 1500 seront blessés.

1954 - 1962 : le conflit de la guerre d'Algérie fera lui aussi de nombreuses victimes. 272 gendarmes et gardes seront tués au combat et 49 en maintien de l'ordre, 90 mourront de maladie et 120 par accident. Environ 2000 seront blessés.

Nota : le nombre de gendarmes tués et blessés au cours des conflits n'a jamais été défini précisément. Selon les fonds, ces chiffres varient en fonction des rapports et des circonstances (exemple : tués au combat; tués par bombardement; fusillés; déportés; disparus; morts en prison...). Les chiffres présentés sont ceux des statistiques publiées. Les pertes pour l’Indochine et l’Algérie ont été établies d’après les rapports adressés au service des ressources humaines de la direction générale de la Gendarmerie nationale.


 
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