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Dans les premiers âges du monde, la religion étroitement mêlée au droit a révélé son enseignement aux hommes à l'aide de représentations emblématiques. Ces illustrations figurées, le plus souvent sculptées ou peintes sur le mur des églises ont permis dans les premiers temps de parler aux yeux et à l'imagination des esprits simples et dépourvus d'instruction, sans autre forme de parole ou d'écriture alphabétique. Peu à peu, les symboles revêtirent une apparence toute physique et matérielle. Ils ne proposèrent plus de représenter une idée pure ou sublime, mais renvoyèrent à une idée pratique et totalement terrestre, une chose physique ou abstraite appartenant au monde de la vie usuelle. Par exemple, un sceptre surmonté d'une main ouverte devint le symbole de la justice en général, une épée, celui plus particulier de la justice criminelle.
Devenus au fil des siècles des motifs de décoration et d'expression, ils seront codifiés selon leurs origines historiques, rituelles ou coutumières, leur forme, leur nature, leur rapport d'idée avec la chose qu'ils représentent. Ces symboles viendront embellir et personnaliser les palais et châteaux avant de distinguer ou de caractériser les grands édifices sacrés, les bâtiments d'utilité publique, les monuments élevés à la gloire des Hommes. Au-delà de l'enjolivement que ces œuvres pouvaient présenter, ces saisissantes allégories que l'on peut encore voir sur bon nombre de bâtiments, entrèrent pleinement dans la composition de l'édifice. Les bâtiments érigés pour la sûreté publique (portes de rempart, arsenal, prison, caserne) n'échappèrent pas à cette règle et furent également ornés de nombreux éléments ou figures destinés à les embellir, mais aussi à souligner leur singularité.
Avec le temps, l'écriture se substituera entièrement à ces formes emblématiques. Le sens que renferment ces représentations s'est peu à peu perdu pour devenir de simples objets d'art. Pourtant, au-delà de la beauté du chef-d’œuvre, le voile mystérieux qui les enveloppe nous laisse bien souvent dans un état de curiosité insatisfaite. Avant d'expliquer la symbolique du frontispice qui rehausse la porte d'entrée du couloir menant à la Cour de Cassation et ceux qui surplombaient l'entrée des anciennes casernes de gendarmerie de Toulouse, Béziers et Sète, voici une interprétation sommaire de quelques-uns de ces symboles.
Le bâton : | Véritable acte de propriété, il fut longtemps utilisé pour témoigner de la transmission d'un patrimoine. Plus tard, il sera joint à un acte écrit, mais restera en vigueur et sera conservé avec soin par son propriétaire. Il devint par la suite le signe logique et ordinaire de la transmission du commandement, d'où le bâton ou la verge de justice, le bâton des maréchaux de France, les faisceaux consulaires, la verge des sergents et huissiers. L'impétrant qui le recevait était investi de l'autorité inhérente à sa fonction, mais acceptait également soumission et obéissance. |
L'épée : | Elle était le symbole du commandement militaire chez les anciens Francs. C'est par l'épée qu'on était admis chevalier ou qu'on recevait l'investiture d'un royaume. Au cours de leurs sacres, les rois de France tiraient hors du fourreau l'épée dont ils étaient ceints par l'archevêque pour signifier qu'ils avaient le commandement des armées. |
Le bouclier : | Arme du combattant, il était dans les temps féodaux le symbole d'une dignité féodale. Les rois Francs et les rois Goths étaient élevés sur un bouclier dans la cérémonie de leur investiture comme emblème de la protection et de la défense qu'ils devaient à leur peuple. Dans ce même esprit, lorsqu'il était placé à l'extrémité d'un poteau ou suspendu au bout d'une lance selon l'usage des rois Francs, il était un signe de juridiction et de souveraineté. |
Le drapeau : | Il est le symbole de la nationalité et de la patrie. « Où est le drapeau, là est la France ». Il en est de même du pavillon d'un navire. Lorsqu'il est hissé, le navire est le territoire de la patrie avec le pouvoir de juridiction et de souveraineté. |
Le casque : | Il est l'emblème de tradition d'un héritage. |
Le lion : | Il
exprime la force dominante du mal. Un homme aimable de figure dont la
tête est couverte d'une peau de lion symbolise une âme
forte et une vertu élevée. |
Le
chêne : |
Symbole de la force et de la puissance, ses rameaux tressés en couronne ornaient chez les Romains le front du citoyen distingué par ses vertus civiques surtout de celui qui avait sauvé la vie d'un patriote. Les soldats recevaient également des couronnes de feuilles de chêne pour les récompenser de leurs actions éclatantes. |
Le
laurier : |
Symbole
de la gloire, le laurier a toujours été
célèbre dans la plus haute antiquité. On lui
attribuait le pouvoir de communiquer l'esprit de la prophétie et
de l'enthousiasme poétique. Le rameau de laurier fut
utilisé par la suite dans nos universités pour couronner
les poètes, les artistes et les savants distingués par
des grands succès. La couronne qui ceignit longtemps dans les
écoles de médecine la tête des jeunes docteurs
devait être faite avec les rameaux de cet arbre garnis de leurs
baies. Elle sera à l'origine du titre de bachelier : le
baccalauréat signifiant les baies de lauriers (du latin :
baccæ laureæ). |
L'olivier
: |
Chez les Romains,
l'olivier
était considéré comme l'emblème de la paix
et de la concorde. Son caractère sacré interdisait de
s'en servir pour des usages profanes. |
La chambre où les Maréchaux de France jugeaient leurs affaires est aujourd'hui occupée par la Chambre criminelle de la Cour de Cassation. Au-dessus du linteau de la porte d'entrée du couloir qui mène à la Cour, un bas-relief rappelle l'origine des lieux.
Il est
composé d'un glaive robuste, l'insigne du
Connétable, à la garde
terminée en tête d'oiseau, qui s'appuie sur un coussin
long et plat,
garni d'un double galon de passementerie et de deux gros glands aux
extrémités. La poignée repose sur l'entablement,
et la pointe effleure
les denticules du cintre.
En arrière, un bâton de commandement des maréchaux, semé de fleurs de lys, se croise avec le glaive, auquel le rattache un large ruban plissé. Sur le tout s'arrondit, au milieu, dans un mouvement fort élégant, un grand rameau de laurier dont les feuilles dépassent le tympan et qui se déploie largement au-dessous pour occuper l'espace resté libre de chaque côté.
Son entrée était surplombée d'un frontispice orné d'une allégorie annonçant sa destination. Le sculpteur Alexandre Laporte choisit d'intégrer cette allégorie dans un fronton d'ordre dorique qui est un style dépouillé afin de donner de la gravité à l'ensemble. Il est reconnaissable à la simplicité de ses cimaises et de sa corniche constituées de moulures simples et rectilignes. Cet entablement fut rehaussé par une série de mutules représentant les bouts de chevrons de la toiture propre à ce style. L'objet de décoration le plus remarquable se trouve sculpté dans le tympan et consiste en une série de figures dont la symbolique rappelle le passé et les attributions de la gendarmerie.
Les objets sont placés en trois plans qui se superposent. Dans le premier, l'institution est représentée par le buste de Minerve, déesse de la sagesse, de la guerre et des arts. Sa tête penchée caractérise sa modestie. Les traits de son visage sont d'une beauté simple afin de lui donner beaucoup de noblesse et de force. Sur son égide (sa cuirasse), la tête de méduse symbole de la terreur et de l'effroi, lance des regards menaçants. Elle avait disait-on, la vertu d'éloigner les maléfices et d'inspirer l'épouvante aux ennemis (ici les ennemis de la loi). Minerve est coiffée d'une peau de lion qui est la marque de la force, mais aussi de sa valeur et de sa détermination. Elle provient de la légende d'Hercule qui après avoir terrassé le lion de Némée se couvrit de sa peau pour marquer sa victoire et symboliser sa bravoure et sa fermeté.
Dans un deuxième plan et sur la partie
haute de la tête, un
glaive robuste, insigne du Connétable, prenant appui sur les
mutules est en vis à vis avec un bâton de commandement des
maréchaux symbolisant que cette arme est
l'héritière des compagnies d'archers, chargées de
la protection et de la transmission des ordres des plus grandes
dignités du royaume, les connétables et maréchaux
de France. Il terminé par une main de justice
représentant l'autorité de la justice et le pouvoir
qu'elle a de mettre à exécution ce qu'elle ordonne tant
sur les personnes qu'en procédant sur leurs biens.
Sous le glaive, un armet (un casque) évoque
l'ancienneté
de son origine et lui faisant face un faisceau*. Signe extérieur
du pouvoir et de la dignité chez les romains, il était
constitué d'une hache entourée de
verges liées par des courroies. Ayant perdu sa signification
politique, il deviendra l'emblème moral de l'union et de la
force qui en résulte. Il symbolisent le bras armé de la
magistrature.
Enfin en arrière-plan, le fond du tympan
est tapissé de rameaux de chêne et de
laurier rappelant les valeurs de courage, de vertus civiques et
militaires de l’institution.
* Dans l'antiquité romaine, les licteurs armés de faisceaux constituaient l'escorte des magistrats romains qui possédaient le pouvoir de punir. Ils étaient chargés d'exécuter leurs décisions et infligeaient aux criminels leurs peines en les fouettant à l'aide des baguettes de leurs faisceaux ou en les décapitant avec la hache.
Fronton de
l'ancienne caserne de gendarmerie à Béziers |
Fronton de
l'ancienne caserne de gendarmerie à Sète |
Dans ces deux allégories, la gendarmerie
est représentée par un lion qui tient dans ses griffes le
livre ouvert de la loi. C'est le symbole de la force au service de la
loi.
Le lion du fronton de l'ancienne caserne de gendarmerie de Sète sculpté par Jean Magrou est présenté rugissant symbole de la combativité. Campé sur le cintre de la monumentale porte d'entrée, il tient entre ses pattes un glaive, insigne du connétable, rappelant l'origine de l'institution. Le fond du tympan est tapissé de rameaux de chêne évoquant les valeurs de courage de ses personnels ainsi que les vertus civiques et militaires de l’institution.
Le lion du fronton de l'ancienne caserne de gendarmerie de Béziers tient entre ses pattes le drapeau symbole de la patrie. Dans cette allégorie, le sculpteur Jacques Villeneuve rappelle la double mission de l'arme : faire respecter la loi et protéger les citoyens. Un olivier au tronc noueux symbolisant la sagesse indique le rôle de concorde que l'institution s'efforce de maintenir. Sur le côté gauche, un cep de vigne et sa grappe de raisin sont un clin d’œil à la monoculture de la vigne de cette région et à ses crises viticoles.
Lien externe
La grenade* ne fut jamais un attribut de la
maréchaussée. Après la Révolution, lorsque
l'Assemblée Nationale
Constituante, sur la demande
des populations, conserva ce corps, elle le nomma "Gendarmerie
Nationale"
par la loi du 16 février 1791. Elle spécifia dans
l'article premier du
titre III que:
"les
officiers, sous-officiers et
gendarmes de la gendarmerie Nationale conserveront l'uniforme dont ils
ont fait usage jusqu'à présent : ils ajouteront
néanmoins un passepoil
blanc au collet, au revers et au parement et porteront à leur
chapeau
la cocarde nationale. L'aiguillette est supprimée. Le bouton
portera :
force à la loi."
Quelques mois plus tard, la compagnie de la
prévôté de l'hôtel du roi fut
transformée en deux compagnies de
grenadiers
de la gendarmerie. Fortes de 99 hommes, elles étaient
spécialement affectées à la garde du Corps
législatif. Ce fut l'objet
de la loi du 15 mai 1791.
C'est à cette occasion que fut introduit la grenade dans l'arme.
La loi du 28 germinal An VI (17 avril 1798) l'officialisa sur les
plaques de
ceinturon et sur les retroussis de l'habit.
*
Pour harceler
l'ennemi, escarmoucher et éclairer l'avancée des troupes,
les
compagnies disposaient au XVIIè siècle de soldats que
l'on désignait
sous le nom d'enfants perdus. Ces derniers, robustes, aguerris
et courageux, furent bientôt armés d'une nouvelle
invention : la
grenade. Cette nouvelle arme permettait entre autre à
déstabiliser les
lignes ennemies.
Louis XIV leur donna le nom de grenadier en 1667 et fixa leur
nombre à 4 puis 6 par compagnie. Quand les besoins l'exigeaient,
les
grenadiers d'un même régiment étaient réunis
pour mener des actions
sous le commandement des officiers les plus braves. L'efficacité
de ces
regroupements ayant été démontré, Louis XIV
forma une première
compagnie dans le régiment du roi et bien vite chaque bataillon
finit
par avoir sa compagnie.
Les prérogatives attachées à leurs états
étaient l'exemption des
corvées, un sous de mieux par jour, la garde d'honneur du
drapeau et le
droit de porter moustache.
L'insigne de la gendarmerie
est une
composition héraldique qui fait référence à
ses origines et à ses
missions. Il est en bronze doré pour la gendarmerie mobile et la
garde
républicaine, en métal argenté pour la
gendarmerie départementale. Dénommé plateau ou
Bayard, il a été
homologué le 10 décembre 1948.
Une instruction du 9 août 1970 précise qu'il est obligatoire et doit être porté sur une patelette de cuir noir fixé au bouton de la poche supérieure droite de la vareuse.
* Le glaive est le symbole de la justice des souverains qui ne peuvent régner qu'en garantissant cette haute vertu. Les rois des premières dynasties prenaient l'investiture de leur royaume par la tradition de la hache. Elle sera remplacée plus tard par l'épée que les rois recevaient le jour de leur sacre des mains de l'évêque, après avoir prêté solennellement le serment de maintenir les lois de l'état et de protéger leurs sujet.
Il rappelle soit le
rattachement
géographique de l'unité (blason de la province, de la
ville, du
chef-lieu) soit ses origines ou ses missions symbolisées par des
« meubles » (pièces ou figures).
Il existe un écu
distinct par région matérialisant ainsi l'implantation
territoriale des
gendarmes de la légion. Il constitue un signe de reconnaissance
entre
gendarme mais surtout un signe de proximité avec les habitants.
Pour la
région de gendarmerie de Midi-Pyrénées, ce sont
les armes de la maison
des
Armagnac qui ont été choisies. Cet écu a
été homologué le 15 juillet 1968 sous le
numéro G.2.192.
"d'argent au lion de
gueules"
Au moyen âge, les aiguillettes (du mot
aiguille) étaient des cordonnets ferrés aux deux
extrémités
servant à relier entre elles les différentes parties d'un
vêtement
ou d'une armure. Ces cordons ou tresses terminés par des ferrets
ou afférons de
métal se nommèrent
d'abord "cordonnets" puis "lacets"
enfin "aiguillettes". Leur côté utilitaire ayant peu
à
peu disparu, elle furent une marque distinctive de la cavalerie puis
des troupes d'élite qui la portait à droite.
L'Ordonnance du 16 mars 1720, qui fixe
entre autres choses l'uniforme de la maréchaussée,
attribue
aux
archers l'aiguillette de soie blanche et aux exempts et officiers
l'aiguillette d'argent qui sera portée à gauche.
Supprimés à la révolution, les
aiguillettes et les trèfles ne
sont portés que sur la tenue de cérémonie. Elle
est blanche et du
même modèle pour les deux subdivisions d'Arme.
La date du 16 février a été
choisie en 1993 par
le ministre de la défense pour commémorer le souvenir des
morts de la
Gendarmerie Nationale. Elle fait référence à la
loi du 16 février 1791
qui est l'acte de naissance de la Gendarmerie Nationale votée
par
l'Assemblée Nationale Constituante.
« La Maréchaussée portera désormais le
nom de Gendarmerie
Nationale ».
À cette occasion, une prise d'armes est
organisée
dans les unités au cours de laquelle le ministre de
l'Intérieur adresse
au personnel son message. Les militaires sous les armes rendent
hommage à leurs camarades tombés en service au cours de
l'année
écoulée. Après un dépôt de gerbes, il
est procédé à l'appel de leurs
noms suivis de la sonnerie aux morts. Le cérémonial se
termine par une
minute de silence.
Pour cet évènement, toutes les
autorités administratives,
judiciaires et militaires sont conviées. Placée sous le
signe du
recueillement et du souvenir, cette cérémonie rappelle
à tous le
lourd
tribut payé chaque année par les hommes et les femmes qui
composent
l'arme pour leur engagement et leur discipline.
Gendarmes officiellement morts en
service commandé (source
:
livre d'Or de la gendarmerie nationale*) :
1950 |
1951 |
1952 |
1953 |
1954 |
1955 |
1956 |
1957 |
1958 |
1959 |
|
18 |
15 |
29 |
39 |
35 |
54 |
44 |
42 |
41 |
37 |
354 |
1960 |
1961 |
1962 |
1963 |
1964 |
1965 |
1966 |
1967 |
1968 |
1969 |
|
36 |
40 |
30 |
28 |
27 |
26 |
15 |
12 |
20 |
24 |
252 |
1970 |
1971 |
1972 |
1973 |
1974 |
1975 |
1976 |
1977 |
1978 |
1979 |
|
20 |
21 |
25 |
17 |
25 |
22 |
14 |
17 |
15 |
22 |
198 |
1980 |
1981 |
1982 |
1983 |
1984 |
1985 |
1986 |
1987 |
1988 |
1989 |
|
25 |
22 |
18 |
17 |
23 |
22 |
20 |
16 |
18 |
23 |
204 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
|
10 |
08 |
16 |
09 |
12 |
17 |
24 |
17 |
11 |
05 |
129 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
|
10 |
02 |
06 |
07 |
9 |
07 |
14 |
06 |
10 |
11 |
82 |
2010 |
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
|
13 |
15 |
11 |
11 |
06 |
08 |
18 |
08 |
14 |
6 |
110 |
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
2024 |
2025 |
2026 |
2027 |
2028 |
2029 |
|
8 |
3 |
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le
nombre de
gendarmes morts en service commandé est supérieur
à celui des gendarmes
tués durant la Première Guerre mondiale (1323 morts
depuis 1950).
* Le livre d'or de la gendarmerie nationale à été créé le 17 juin 1912 dans le but de mettre à l'honneur l'esprit de courage et de dévouement des militaires de l'arme. Dans sa première partie, sont inscrit les noms des personnels ayant reçu une citation pour les hauts faits qu'ils ont accomplis, dans la seconde, on trouve la liste des morts victimes du devoir.
La
médaille de la gendarmerie a été
créée par
décret du 5 septembre 1949.
Elle est attribuée aux officiers et
sous-officiers de la gendarmerie nationale qui ont fait l'objet d'une
citation à l'ordre de la gendarmerie, à des
personnalités étrangères à
l'arme qui ont rendu à celle-ci des services importants, ou qui
par
leur aide particulièrement méritoire à l'occasion
de missions
spéciales, se sont acquis des titres de reconnaissance.
Elle ne comporte alors qu'une classe et est
accordée
sans traitement. Un décret du 30 novembre 1950 disposait qu'elle
prenait rang sur la liste des décorations prévues par
décret du 2 juin
1948 entre «la médaille commémorative des services
volontaires dans la
France libre» et «la médaille de la victoire».
En
2004, le décret n°2004-733 du 26 juillet modifie les dispositions
prévues à
l'article 4 du
décret du 5 septembre 1949 et sont remplacées par les
articles suivants
:
« Art. 6. - La médaille de la gendarmerie nationale sera,
suivant la
qualité de l'action à récompenser,
accompagnée d'une citation à l'ordre
:
« - de la gendarmerie avec palme de bronze ;
« - du corps d'armée avec étoile de vermeil ;
« - de la division avec étoile d'argent ;
« - de la brigade ou du régiment avec étoile de
bronze.
« Art. 7. - La palme ou l'étoile, correspondant au niveau
de la
citation reçue, est fixée sur le ruban, pour chaque
citation à l'ordre
de la gendarmerie nationale obtenue par le titulaire. ».
Deux articles viennent compléter le décret de
1949 :
« Art. 9. - La médaille de la gendarmerie prend
rang immédiatement après la croix de la Valeur militaire.
« Art. 10. - Les médailles de la gendarmerie nationale,
antérieurement
décernées, prennent rang à l'ordre du corps
d'armée avec étoile de
vermeil ».
1791. Après la révolution, l'Assemblée nationale institua suivant l'article VII du décret du 20 août 1791 que chaque escadron de gendarmerie serait doté d'un étendard. Celui du 1er escadron de chaque division portait les couleurs nationales, les trois autres les couleurs affectées à l'uniforme de la division. Ils étaient chargés des inscriptions suivantes :
1795.
La loi du 28 germinal an III (1795) accorda par compagnie de
gendarmerie, un étendard de bordure blanche orné sur le
pourtour de
feuilles de laurier doré, aux angles une couronne verte
entourait le
monogramme "RF". Le centre de l'étoffe était
divisé en deux parties :
l'une rouge et l'autre bleue. Au milieu, se trouvé une massue
posée en
pal sur deux branches de chêne et traversé par un
œil ouvert; autour
les inscriptions : Département de ...
Force à la loi.
L'autre coté porté l'inscription : Discipline ;
obéissance à la loi.
Une pique terminait la hampe et la cravate était tricolore. En
thermidor an VIII (1800) un
drapeau de ce modèle fut remis à toutes les gendarmeries
à pied de
chaque département.
1803.
Un nouveau modèle d'étendard de gendarmerie fut
adopté le 26 ventôse an
XI (17 mars 1803). Cet étendard, brodé de tiges fleuries
en argent et
disposées par enroulement, avait aux angles quatre boucliers
bordés
d'or, portant en or les numéros de la légion, de
l'escadron et le nom
du département; au centre se trouvait un coq aux ailes
déployées, posé
sur un foudre or aux flammes rouges et sur un sabre à
poignée d'or,
croisé avec une massue argent. Deux rubans à fond blanc,
bordés or et à
revers écarlate portaient les inscriptions : République
Française,
Gendarmerie
nationale.
De l'autre côté, le centre de l'étoffe était
occupé par un œil ouvert,
entouré d'un nuage gris-bleu puis d'une couronne de chêne
et de
laurier, le tout au milieu de rayons d'or. Autour, sur deux banderoles,
l'inscription : République
Française, Gendarmerie nationale. La pique était
dorée, la
cravate aux couleurs nationales, et toutes les franges et glands en
argent.
1804.
À la création de
l'Empire, les étendards du Consulat reçurent les
modifications
suivantes : d'un côté, on substitua au coq un disque
surmonté d'une
aigle couronnée; dans la partie supérieure on mit la
légende : Empire
Français, au lieu de République
Française, et dans le disque placé au-dessous de
l'aigle
l'inscription : Napoléon, Empereur
des Français, à la Gendarmerie nationale.
L'autre côté de
l'étendard resta le même, sauf la légende, qui fut
modifiée en mettant
: Gendarmerie impériale.
Ces dispositions furent transitoires, puisqu'à la distribution
des
aigles, qui eut lieu le 4 décembre 1804, chaque compagnie de
gendarmerie reçut une aigle avec un guidon.
1812. Le décret impérial du 25 décembre 1811 prescrivit qu'il « n'y aura pour l'arme de la gendarmerie qu'une seule aigle qui sera déposée chez le premier inspecteur », qui était le maréchal Moncey, duc de Conégliano. Les aigles et guidons se trouvant ainsi supprimés furent versés par les compagnies au ministère de la guerre. Le modèle de cet étendard unique est semblable à celui dont les autres armes furent dotées en 1812. La soie, qui portait diverses ornementations (couronnes, aigles, semis d'abeilles), était formée de trois bandes verticales, bleue, blanche et rouge. D'un côté on lisait : L'Empereur Napoléon à la Gendarmerie impériale; l'autre côté de l'étoffe ne portait pas d'inscription. Toutes les inscriptions et les ornementations étaient brodées sur l'étoffe.
1815 - 1854. Sous la Restauration, la Monarchie du Juillet, la deuxième république et une partie du Second Empire (1815 à 1854), la Gendarmerie ne posséda aucun emblème. En 1854, Napoléon III donnera au régiment de Gendarmerie de la Garde impériale son drapeau comme tous les régiments de ce corps.
1871. En 1871 on créa la Légion de Gendarmerie mobile, mais, lorsqu'en 1885 on licencia le dernier bataillon de cette légion, son drapeau alla rejoindre au musée de l'armée aux Invalides, celui du régiment de Gendarmerie de la Garde impériale. Depuis cette époque la Gendarmerie n'avait plus de drapeau.
1913. C'est à l'occasion du 14 juillet 1913 que le président de la République* remit à la gendarmerie** son premier drapeau. Sa garde fut confiée à la Légion de gendarmerie de Paris. Dans les plis de ce drapeau, il fut décidé le 4 novembre d'inscrire le nom des batailles auxquelles la gendarmerie a participé en tant qu'unité constituée : Hondschoote, Villodrigo, Taguin, Sébastopol accompagnées de la devise "HONNEUR ET PATRIE".
1930. Un décret du 9 février confère la croix de chevalier de la Légion d’honneur au drapeau de la gendarmerie départementale.
1930. C'est encore à l'occasion du 14 juillet que la gendarmerie mobile (alors dénommée garde républicaine mobile (GRM)), issue des pelotons mobiles de gendarmerie créés par la loi du 22 juillet 1921, reçoit son drapeau. Il porte les mêmes inscriptions que le drapeau de la gendarmerie départementale, mais a pour devise « Valeur et Discipline ».
1956. L’inscription « Indochine 1945-1954 », placée à la suite des autres, est accordée à certaines formations de la gendarmerie.
Aujourd'hui
Les drapeaux et étendards de la
gendarmerie
symbolisent à la fois la patrie et la personnalité de la
formation à
laquelle ils sont attribués. Les fanions de tradition
étant la
marque distinctive des
différentes unités. L'arme compte 50 drapeaux
(emblème des unités à pied) et un étendard
détenu par le régiment de cavalerie de la garde
républicaine (emblème
des unités montées).
Sur
l'avers du drapeau
de la région de
gendarmerie de Midi-Pyrénées (RGMP) est inscrit :
"RÉPUBLIQUE FRANÇAISE - RÉGION DE GENDARMERIE DE
MIDI-PYRÉNNÉES
Sur le revers sont inscrit "HONNEUR ET PATRIE" et
en dessous les batailles
auxquelles la gendarmerie à participé en temps que corps
constitué :
* Allocution du
président de la République prononcé au
début de la cérémonie :
Messieurs,
Au moment où la gendarmerie et les régiments de formation
nouvelle vont recevoir, de mes mains, les étendards et les
drapeaux qui leur sont destinés, je ne doute pas que les divers
corps représentés ici ne soient tous animés des
mêmes sentiments.
L'emblème dont ils deviennent dépositaires signifie pour
eux : patriotisme, honneur et discipline.
Gendarmerie départementale qui déploie dans la
défense de l'ordre publie tant de tranquille courage, artillerie
coloniale, génie, infanterie métropolitaine, infanterie
coloniale, tirailleurs algériens, annamites, tonkinois,
malgaches, régiments indigènes du Tchad et du Gabon,
tous, quels que soient leurs noms et leurs uniformes, tous, en quelque
lieu du monde qu'ils soient appelés à servir la France,
ne connaîtront que leur devoir et donneront, avec un égal
entrain, le noble exemple des vertus militaires.
Ils marcheront sur les traces de ce glorieux ler régiment de
tirailleurs sénégalais à qui je remettrai tout
à l'heure une décoration si fièrement
gagnée.
Et sur les drapeaux dont la garde va leur être confiée,
ils veilleront jalousement, pieusement, comme sur l'image sacrée
du grand pays dont ils sont les défenseurs.
** Le drapeau de la gendarmerie a été reçu par le chef d'escadron Délin, commandant la Compagnie de Seine-et-Oise, délégué, qui l'a remis au porte-drapeau le lieutenant Lavigne, commandant la section de Montmorency.
An I
: (1793) Bataille d'Hondschoote
- le 8 septembre, les Français sous les ordres du
général Houchard y
battirent les Autrichiens que commandait le général
Freytag. 400
gendarmes de la 32ème division sont engagés
dans l'aile gauche de l'armée. Ils s'emparent de
l'artillerie
ennemie. Ils perdent 117 hommes.
(1ère bataille inscrite sur le drapeau)
1812:
Bataille de Villodrigo -
Le 23 octobre, le général Lafférière
à
la tête d'une cavalerie forte de 1200 sabres affronte les dragons
rouges de la cavalerie
anglaise. Cette troupe est composée d'un escadron de lanciers,
d'un
détachement du 31ème de chasseur et d'une
brigade de 600
hommes formée du
15ème chasseur et d'une Légion de gendarmerie
commandée par le colonel
Béteille. On dénombre 250 morts dans les lignes
ennemies et 85 sont
fait prisonniers.
(2ème bataille inscrite sur le drapeau).
1843
: Bataille de Taguin - À la
tête d'une troupe de 500 cavaliers renforcée
par 30 gendarmes à cheval de la compagnie d'Afrique, le duc
d'Aumale
traque la smala de l'émir algérien Abd el-Kader et le
capture le 16
mai.
(3ème bataille inscrite sur le drapeau).
1855
: Bataille de Sébastopol
-
Le 8 septembre, deux bataillons du régiment de gendarmerie
à
pied de la Garde Impériale participent au siège de
la ville de
Sébastopol. Le 1er bataillon commandé par le
chef d'escadron
Baudinet
enlève une position stratégique appelée "le
mamelon
vert" au prix de
pertes élevées. 153 gendarmes laissent leur vie dans
cette campagne.
(4ème bataille inscrite sur le drapeau).
1945 - 1954 :
Guerre d'Indochine - 3 Légions de
Garde Républicaine de marche sont levées pour servir en
Indochine. Chargées de former une Garde Civile de Cochinchine,
d'assumer des missions de sûreté, de remplir des missions
prévôtales,
de surveiller les frontières, elles affichent de lourdes pertes:
654
tués ou disparus, 1500 blessés.
Cela vaut à son drapeau une Croix de Guerre TOE avec
deux palmes.
(5ème bataille inscrite au drapeau).
1952 - 1962 : Afrique Française du Nord - Au cours de la guerre d'Algérie, 480 gendarmes trouveront la mort au cours des combats et 50 seront tués en maintien de l'ordre. On estime à 2000 le nombre de gendarmes blessés.
Le serment (du latin
sacramentum) était à
l'origine un acte sacré qui engagé celui qui le
prêtait à remplir
fidèlement une fonction, de se conformer à certaines
règles, mais il
pouvait aussi être l'affirmation solennelle de la
véracité d'un fait ou
d'un témoignage.
Au fil des siècles,
il perdra son caractère sacré, mais il n'en demeurera
pas moins un acte hautement significatif. Ainsi face aux
nombreuses
lois qui chargèrent la gendarmerie de nouveaux pouvoirs soit
comme
officiers auxiliaires ou agents de la police judiciaire, soit comme
dépositaire de la force publique, il devint incontournable et
nécessaire d'astreindre les gendarmes à un serment
spécial.
L'ordonnance du 20 octobre
1820 en détermina la formule (art. 32 et 53).
Art.
32 : Les officiers, sous-officiers et gendarmes, à la
réception des brevets, commissions ou lettres de service, qui
sont
expédiés par notre ministre de la guerre, prêtent
chacun le serment
ci-après :
« Je jure et promets de bien
et
fidèlement servir le roi, d'obéir à mes chefs, en
tout ce qui concerne
le service de Sa Majesté, et, dans l'exercice de mes fonctions,
de ne
faire usage de la force qui m'est confiée que pour le maintien
de
l'ordre et l'exécution des lois. »
Ce serment est reçu par les présidents des tribunaux de
première
instance étant en séance. Il en est dressé acte,
dont une expédition ,
délivrée sans frais, est remise au sous-intendant
militaire qui a la
police de la compagnie, lequel en fait l'envoi à notre ministre
de la
guerre.
Cependant, après la révolution de juillet, la loi du 31 août 1830 prescrivit à tous les fonctionnaires la forme d'un nouveau serment politique.
Art.
1 : Tout officier,
sous-officier ou militaire du corps de la gendarmerie, prêtera,
devant
le tribunal civil de première Instance dans le ressort duquel il
est ou
sera employé, le serment dont la teneur suit :
« Je jure
fidélité au roi des
Français, obéissance à la Charte constitutionnelle
et aux lois du
royaume.»
« Je promets, en outre,
d'obéir à mes
chefs en tout ce qui concerne le service auquel je suis appelé,
et,
dans l'exercice de mes fonctions, de ne faire usage de la force qui
m'est confiée que pour le maintien de l'ordre et
l'exécution des lois.
»
Ce serment mit la gendarmerie dans une position délicate. Après consultation, la cour de cassation décida que la loi de 1830 n'avait pas abrogé celle de 1820. Cette jurisprudence amena d'abord le gouvernement puis le parlement à élaborer une nouvelle formule qui n'était que la réunion des deux précédentes. Elle fut l'objet de la loi du 21 janvier 1836 et se présenta sous la forme suivante :
« Je jure obéissance à la constitution et aux lois de la République; je jure, en outre, d'obéir à mes chefs en tout ce qui concerne le service auquel je suis appelé, et, dans l'exercice de mes fonctions, de ne faire usage de la force qui m'est confiée que pour le maintien de l'ordre et l'exécution des lois. »
Aujourd'hui, pour les militaires de la
gendarmerie, c'est un serment professionnel qui engage ceux qui le
prêtent à être irréprochables dans l'exercice
de leurs fonctions.
Il est fixé par le décret
N° 76-993 du 2 novembre
1976 qui stipule
dans son article 1 notamment que "les officiers et sous-officiers de la
gendarmerie ne
peuvent, avant d'avoir prêté serment, exercer aucune des
attributions
que leur confèrent, dans le domaine de la police judiciaire et
administrative, les lois et le règlement en vigueur".
Le serment aujourd'hui est prêté en ces termes :
"Je jure d'obéir à mes chefs en tout ce qui concerne le service auquel je suis appelé et, dans l'exercice de mes fonctions, de ne faire usage de la force qui m'est confiée que pour le maintien de l'ordre et l'exécution des lois".
La gendarmerie ne possède pas de devise
officielle.
La plupart de celles employées le sont par
référence à certaines formations ou à la
marque de hauts personnages
dont ces formations dépendaient. Nous citerons ici la plus
célèbre qui
est la devise latine inscrite sur l'étendard de la "compagnie
de la
Connétablie et Maréchaussée de France"
commandée par le grand
prévôt général.
Cet étendard de taffetas blanc portait en broderie d'or un
dextrochère
gantelé armé d'une épée nue,
couronnée de lauriers et sortant des
nuées. La devise était : "Non sine numine" (non sans
autorisation)
Cette symbolique signifiant que l'épée (la force) ne peut
être utilisée
sans que cet usage soit l'expression de la "toute-puissance".
Selon une ancienne tradition, les armées
chrétiennes confiaient leur destin à la protection des
Saints afin
d'être défendues dans l'adversité et remporter la
victoire. Cette
coutume ne pouvait ne pas s'appliquer à la gendarmerie qui est
en
charge depuis des siècles de la sécurité publique,
de la défense des
lois et de la protection des populations.
Sur une demande du cardinal Maurice
Feltin,
archevêque de Paris et vicaire aux armées, le Pape Jean
XXIII établit
le 18 mai 1962 un décret selon lequel Sainte Geneviève
fut désignée
officiellement Sainte
Patronne de la gendarmerie.
Ce choix fait référence à l'abnégation et
au soutien que Sainte
Geneviève apporta aux Parisiens devant la menace qu'Attila et
ses
guerriers Huns faisaient peser sur la ville en 451.
1914 - 1918 :
la gendarmerie n'étant pas une arme combattante, les gendarmes
partis
au front le furent soit dans le cadre de détachement, soit dans
celui
de la prévôté. Dès le Le 26 septembre 1914,
294 sous-officiers, brigadiers ou gardes se portèrent volontaire
pour servir sur le front, dans l'infanterie, comme adjudants et
sergents. Ils rejoignirent leurs postes le 27 septembre, dans les IIe
et VIe armées. Le 12 octobre 1914, un nouveau détachement
de 13 officiers (2 chefs d'escadron, 5 capitaines, 6 lieutenants) et de
194 sous-officiers, brigadiers et gardes partirent rejoindre la IIe et
Xe armée. En raison de son faible effectif, la gendarmerie ne
fut pas employée en
unités constituées, mais pour combler les vides des
cadres
de
l'infanterie morts au combat. Pendant la durée des
hostilités, la garde républicaine et la gendarmerie
départementale furent représentées, sur le front,
dans les unités combattantes, par 14 officiers
supérieurs, 32 officiers subalternes et 804 sous-officiers et
gendarmes, tous volontaires. En assurant sans défaillance le
respect des lois et des règlements militaires, la gendarmerie
remplit aux armées un rôle qui, pour être de second
plan, n'en fut pas moins indispensable. Tous les officiers et les
17.802 sous-officiers et gendarmes furent affectés par
roulement
dans les prévôtés des 105 divisions et autres
unités combattantes.
A la
fin du conflit, on dénombra 650 gendarmes tués dans les
unités combattantes et les prévôtés et
environ 580 moururent de maladie.
Plus de 2500 furent blessés.
1939 - 1945 :
la gendarmerie envoya aux armées les
prévôtés pour les 100 divisions et unités
plus importantes, des milliers de chefs de groupes, de sections et
pelotons combattre dans l'infanterie et la cavalerie, des unités
constituées chargées de la surveillance de la
frontière. Maintenues dans leurs missions territoriales, les
gendarmes firent front avec beaucoup de courage aux terribles exigences
allemandes. La plupart s'engageront dans une résistance passive
en taisant les informations recueillies, en prétextant de la
vétusté ou la mise hors service de leurs matériels
pour ne pas accomplir certaines missions, en prévenant les
personnes, en évitant de patrouiller dans des zones sensibles
afin de ne pas nuire aux résistants. D'autres s'engageront dans
une résistance active en aidant par le renseignement les
réseaux de résistance en leur apportant un soutien
matériel et en participant à des actions de sabotage.
Ces belles actions furent toutefois entachées par la trahison de
quelques officiers et gendarmes qui n'ont pas hésité
à se ranger du côté de l'ennemi, du
côté de la terreur et de la répression. En
obéissant aveuglément à un gouvernement
résigné aux ordres d'une puissance
étrangère, ils se sont déshonorés et exclus
des valeurs de l'arme de la gendarmerie. Leur fanatisme les conduira
à poursuivre sans répit les résistants, à
fournir aux autorités allemandes des renseignements
d'importance. En affichant un zèle excessif dans tout se qui
leur étaient commandé, en faisant pression sur leurs
subordonnés, ils s’étaient rendus coupable de
forfaiture. Mais le désespoir a ses limites et lorsque la
France reprit en main sa destinée, ces traîtres furent
jugés. Les fautes les moins graves furent sanctionnées
par une exclusion immédiate de la gendarmerie sans droit
à retraite ou par des peines de prison. Pour les fautes les plus
lourdes, des peines de bagne ou la peine capitale furent
infligées.
Ces antipatriotes ne doivent pas pour autant
faire oublier qu'environ
380 gendarmes ont été tués au cours des combats de
1940. Entre 350 et
430 seront tués par l'occupant pour la période de 1940 et
1944 dont
plus de 300 seront fusillés. Pendant ces mêmes
années 250 à 300
gendarmes seront tués au cours de leurs services. 250 à
258 mourront en
déportation. 100 à 150 seront tués pour divers
faits de guerre (voir
ci-dessous) et 65 à 85 seront tués au cours des combats
de la
libération.
1945 - 1956 : à peine sortie du plus grand conflit mondial, la gendarmerie allait être confrontée à d'autres guerres, dont celle d'Indochine. 489 gendarmes et gardes tomberont au combat, 94 mourront de maladie et 80 par accident. Environ 1500 seront blessés.
1954 - 1962 :
le conflit de la guerre d'Algérie fera lui aussi de nombreuses
victimes. 272 gendarmes et gardes seront tués au combat et 49 en
maintien de l'ordre, 90 mourront de maladie et 120 par accident.
Environ 2000 seront blessés.
Nota : le nombre de
gendarmes tués et blessés au
cours des conflits n'a jamais été défini
précisément. Selon les fonds,
ces chiffres varient en fonction des rapports et des circonstances
(exemple : tués au combat; tués par bombardement;
fusillés; déportés;
disparus; morts en prison...). Les chiffres présentés
sont ceux des
statistiques publiées. Les pertes pour l’Indochine et
l’Algérie ont été
établies d’après les rapports adressés au
service des ressources humaines de la direction générale
de la Gendarmerie nationale.
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