Au décès de Louis XIV en 1715, l'état des compagnies
de maréchaussée était tristement affligeant. Les compagnies croulaient
sous la vétusté de leurs anciens fondements. Leurs manières de vivre,
de s’habiller, de fonctionner étaient restées pratiquement inchangées
depuis leur création. L'abus de vénalités et la médiocrité des
traitements alors fixés pour des années par ordonnance sans prendre en
compte la cherté de la vie eurent des conséquences funestes pour la
maréchaussée. Le relâchement était tel que les officiers et archers des
compagnies de maréchaussée ne faisaient pratiquement plus leur travail.
Pour subsister, nombre d'entre eux exerçaient un second emploi. Il
était urgent de stopper cette dérive à laquelle le secrétaire d'État
Claude Le Blanc s'attela.
Louis XV, dans son édit de mars 1720, supprima toutes les anciennes compagnies de maréchaussées et les recréa sur un même pied suivant une nouvelle organisation. Désormais, le ressort territorial de chaque compagnie était la généralité. Les compagnies n'étaient plus scindées en deux troupes permettant à l'une de battre la campagne pendant que l'autre était au repos, mais éparpillées sur tout le territoire de la généralité en petites unités que l'on appela les brigades. L'effectif complet de ce corps fut fixé à 3257 hommes, officiers de judicature compris.
À sa création en 1720, la compagnie de maréchaussée du Languedoc fut composée de : 1 prévôt général, 4 lieutenants, 9 exempts, 8 brigadiers, 16 sous-brigadiers, 132 cavaliers et 1 trompette. La résidence du prévôt général fut fixée à Montpellier. La compagnie était divisée en 4 lieutenances dont le ressort territorial correspondait à celui des cours prévôtales (Montpellier, Le Puy, Carcassonne, Toulouse). Trentre-trois brigades, réparties en 27 résidences différentes, furent installées au niveau des paroisses.
Composition de la compagnie en 1720 :
Devenue gendarmerie nationale par la loi du 16 février 1791, la gendarmerie en Midi-Pyrénées sera maintes fois réorganisée et changera plusieurs fois d'appellation et de format au cours de son histoire pour prendre actuellement le nom de « Région de gendarmerie d'Occitanie ».
En 1791, l'Assemblée nationale examina
l'intérêt de
maintenir le corps de la maréchaussée, elle fit diverses
propositions,
dont celles de lui retirer son pouvoir de justice. Ces
discutions furent sanctionnées par la loi du 16
février 1791(1)
qui réorganisa le
corps nouvellement dénommé Gendarmerie nationale*.
Les 31 compagnies de maréchaussée réparties dans les généralités du
royaume, furent redistribuées en fonction d'un nouveau découpage
administratif : le département. 28
divisions
étaient ainsi créées comprenant chacune trois départements à
l'exception de la
cinquième qui
en compta quatre et de la Corse formant seule une division. Chaque
division était commandée par un colonel.
Cette même loi supprima cependant les compagnies à la suite des Maréchaux de France, celle de la Connétablie, des monnaies, celle des voyages et chasses du roi, celles du Clermontois et de l'Artois et celle de la Robe-Courte. Cette dernière fut réorganisée au sein de la gendarmerie pour continuer son service à pied près des tribunaux de Paris et pour la garde des prisons. Le corps entier fut porté à l'effectif de 7 455 hommes.
Par le décret du 5 janvier 1792(2),
le nombre de brigades de gendarmerie fixé par différents décrets à
douze cent quatre-vingt-treize fut porté à quinze cent soixante. Chaque
brigade était composée d'un maréchal des logis ou brigadier et de
quatre gendarmes. Un décret du 29 avril 1792(3)
établissait quarante nouvelles brigades portant leur nombre à seize
cents. La Haute-Garonne en comptait vingt.
La loi du 25 pluviôse an V(4) (13 février 1797), fixa l'effectif à 8475 hommes dont 6 000 gendarmes montés et 500 à pied. L'arme fut à nouveau réorganisée en 25 divisions formant 1 500 brigades et 100 compagnies. L'effectif fut progressivement augmenté pour atteindre 10 575 hommes en 1800. Chaque division était composée de deux escadrons. Chaque escadron était subdivisé en 2 compagnies de 15 brigades. Le ressort territorial d'une compagnie était le département, celui de la lieutenance l'arrondissement et celui de la brigade le canton.
* La gendarmerie de France était le corps
d'élite de
l'armée royale, la maréchaussée qui était
sous la tutelle des plus
grands dignitaires du royaume, les maréchaux de France en
faisaient
partie. Le titre de "gendarmerie nationale" que lui conféra
l'assemblée
constituante dans sa loi du 16 février 1791, alors que les
troupes de
la maison du Roi étaient supprimées, lui fut donné
en récompense
nationale eu égard à son action de sécurité
auprès des populations
qu'elle assurait depuis des siècles et dont de nombreux cahiers
des
États généraux de 1789 faisaient l'éloge.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 9e Division de
gendarmerie |
Date de commandement |
MONARCHIE | Louis XVI 1774 - 1792 |
BASQUIAT Lieutenant-colonel |
1791 à 1797 |
Ière RÉPUBLIQUE | 1792 - 1804 | BERGERON Chef de brigade |
1797 à 1801 |
(1) Loi du 16 février 1791 qui relative à l'organisation de la gendarmerie nationale.
(2) Décret du 5 janvier 1792 relatif à l'organisation de la gendarmerie nationale.
(3) Décret du 29 avril 1792 relatif à l'organisation de la gendarmerie nationale.
(4) Loi du 25 pluviôse an V qui détermine un mode pour la réorganisation de la gendarmerie nationale.
L'arrêté du 12
thermidor An IX (31 juillet 1801) du Premier Consul,
réorganisa
l'arme en 26
légions* plus
une d'élite aux ordres du colonel
Savary,
destinée
à la garde des consuls. Le corps était alors
composé de 2500 brigades,
dont 1750 à cheval et 750 à pied.
Chaque légion
était formée de 2
escadrons et
chaque escadron de 2 compagnies (une compagnie par département).
Six
compagnies supplémentaires étaient réparties dans
les légions qui
renfermaient dans leur territoire de grands ports et arsenaux
maritimes.
L'effectif global fut
fixé à 15 686 hommes
dont un
général de division. Par arrêté du 8 germinal an VIII (29 mars 1800), il est créé un inspecteur général de la gendarmerie. Le général
de brigade
Radet fut nommé inspecteur
général le 13 floréal An VIII (3 mai 1800), 2
généraux de brigade
inspecteurs adjoints, 27 colonels chef de légion, 55 chefs
d'escadron,
117 capitaines, 359 lieutenants, 104 sous-lieutenants.
La compagnie de la Haute-Garonne était composée de 17 brigades à cheval et 2 brigades à pied. Toulouse n'avait pas encore été choisie pour être chef-lieu de légion. Les légions du sud étaient formées de la manière suivante :
Évolution du corps de la gendarmerie.
En 1803, la gendarmerie était composée de 2 626 brigades, dont 1 813 à cheval et 813 à pied. Elle fut augmentée d'une légion en Italie ayant pour chef-lieu de légion : Turin. Le général Moncey (il sera créé Maréchal de France en mai 1804) fut nommé, le 12 frimaire An X (3 décembre 1801), premier inspecteur général de la gendarmerie à la place du général Radet.
Par arrêté du 12 thermidor an IX (31 juillet 1801), il est créé un état major-général de la gendarmerie. Composition de l'inspection générale :
* Dans un courrier adressé le 16 nivôse an IX (6 janvier 1801) au conseiller d'État Jean-Gérard Lacuée, sur la réorganisation de la gendarmerie, Napoléon avait envisagé de substituer au mot brigade celui d'escouade et à celui de division celui de régiment, car il voulait que le nom de brigade ne soit utilisé que pour désigner les grands corps d'infanterie.
Le 24 brumaire An XIII (15 novembre 1804), la gendarmerie nationale prit l'appellation de gendarmerie impériale sans subir de modification. Seule la Légion de gendarmes d'élite créée le 10 thermidor An XII, fut intégrée à la maison militaire de l'empereur.
En 1806, la gendarmerie impériale était présente dans 112 départements et 7 arrondissements maritimes de l'Empire, dans l'île d'Elbe et dans les états de Parme, Plaisance et Guastalla. Son complet était de 17 445 hommes. Elle se divisait en 28 légions départementales, 56 escadrons, 120 compagnies, 378 lieutenances et 2 714 brigades dont 1 826 à cheval et 888 à pied composées de six hommes à l'exception de 116 brigades à pied qui étaient de 10 hommes.
Par décret du 12 décembre 1811, le général Buquet organisa la gendarmerie d'Espagne. Forte de 5 300 hommes, elle fut répartie en 6 légions :
Ces légions furent dissoutes le 21 novembre 1813 lorsque l'armée impériale se retira de l'Espagne sous le commandement du Maréchal Soult. 835 gendarmes seront tués à l'ennemi et beaucoup mourront d'épuisement ou de maladie.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 9e Légion de
gendarmerie |
Date de commandement |
Ière RÉPUBLIQUE | 1792 - 1804 | GÉRAUD Colonel |
1801 à 1808 |
Ier EMPIRE | Napoléon
Ier 1804 – 1814 |
BARBIER-LASSAUX Colonel |
1808 à 1811 |
RESTAURATION | Louis XVIII 1814 – 1815 |
LÉPINAU Colonel |
1811 à 1815 |
CENT-JOURS | Napoléon Ier 1815 |
|
|
En 1811, la gendarmerie comptait 34 légions. En juillet 1813, six légions supplémentaires étaient créées pour être employées à l'armée d'Espagne, au service de la capitale.
Lorsque Louis XVIII monta sur le trône de France, l'effectif de l'arme fut réduit à 13 358 hommes de tous grades. La place de premier inspecteur général fut conservée. Au titre de gendarmerie impériale succéda celui de gendarmerie royale. Dans son ordonnance du 11 juillet 1814(1), le corps de la gendarmerie royale fut divisé en huit inspections, formant vingt-quatre légions et quatre-vingt-quinze compagnies. Chaque brigade était composée d'un maréchal des logis ou brigadier, et de cinq gendarmes. Chaque compagnie faisait le service d'un département ou d'un arrondissement maritime, excepté dans la 1re et la 24e légion ; les sous-préfectures avaient un lieutenant.
Par décret du 1er mai 1815(2), l'empereur augmentait de deux hommes par brigade la gendarmerie à pied ou à cheval dans diverses légions dont la 9e légion. Les postulants, choisis par les préfets, étaient tenus de s'habiller et de s'équiper et de se monter à leurs frais. Seules les armes leur étaient fournies par les arsenaux.
(1) Ordonnance du 11 juillet 1814 concernant
l'organisation de la gendarmerie royale.
(2) Décret impérial du 1er mai 1815 portant que la gendarmerie à cheval et à pied recevra une augmentation de deux hommes par brigade dans diverses légions.
La réduction des effectifs militaires conduite par Louis XVIII n'épargna pas la gendarmerie impériale devenue gendarmerie royale. Dans son ordonnance du 21 juillet 1815(1), le roi supprimait l'inspection générale de la gendarmerie. Les bureaux et archives de l'inspection générale de la gendarmerie étaient réunis au ministère de la Guerre pour former avec les bureaux de la gendarmerie, de la police militaire et des déserteurs une seule division dirigée par un général sous la dénomination de division de la gendarmerie et de la police militaire.
Suivant l'ordonnance du 10
septembre 1815(2)
le corps de la gendarmerie royale se composait : 1°
de la
gendarmerie d'élite ; 2° des légions pour
le service des
départements et des arrondissements maritimes ; 3° de la
gendarmerie
spécialement affectée au service de la ville de
Paris.
Louis XVIII fixa le complet de l'arme à 18 010 hommes.
Les huit inspecteurs généraux étaient
du grade de lieutenant général ou de maréchal de camp. L'arme était
toujours subdivisée en légions, escadrons, lieutenances et brigades.
Elle
comptait 1 550 brigades à
cheval
et 620 à pied composées chacune de huit hommes. C'est à cette occasion
que l'arme fut réorganisée.
La Haute-Garonne jusqu'alors attachée à la 9e
légion ayant pour chef-lieu de légion Auch entrait dans la composition
de la 13e légion. Toulouse fut choisie pour être le
chef-lieu de la légion, titre qu'elle
conservera par la suite, mais également chef-lieu du 24e
escadron.
La 5e inspection était composée des 13e, 14e et 15e légions.
La 13e légion était composée de la manière suivante :
Compagnies |
Brigades à cheval |
brigades à pied |
Effectif total |
Haute-Garonne | 14 |
3 |
144 |
Tarn-et-Garonne | 13 |
2 |
125 |
Gers | 13 |
3 |
160 |
Hautes-Pyrénée | 10 |
6 |
133 |
En 1817, les inspections avaient mis en exergue la situation difficile dans laquelle l'arme se trouvait. Elles avaient fait apparaître un dédale de lois, de règlements et de circulaires qui mettait un frein à son action. Rassemblés, clarifiés, explicités, ces textes devaient faire l'objet de l'ordonnance du 29 octobre 1820(3) ayant pour but de préciser l'essence même de sa mission « Force instituée pour veiller à la sûreté publique ». Cette ordonnance fut précédée par l'Ordonnance du 31 mars 1820(4) qui fixa le nombre des officiers généraux devant être employés à l'inspection de la gendarmerie royale.
Le corps était alors divisé en trois composantes : la gendarmerie d'élite forte de 241 hommes et destinée pour le service des résidences royales, la gendarmerie départementale pour le service dans les départements composée de 24 légions pour un effectif de 14 086 hommes et la gendarmerie royale de Paris pour le service de la capitale d'un effectif de 1 528 hommes.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 13e Légion de
gendarmerie |
Date de commandement |
RESTAURATION | Louis XVIII 1815 - 1824 |
SEIGNAN
DE SERRE Colonel |
1815 à 1816 |
|
|
De WRIGHT Colonel |
1817 |
|
|
DESARGUS Colonel |
1818 à 1819 |
|
|
De FESQUE Colonel |
1820 |
|
|
LEBAS
DE BOUSCLAN Colonel |
1821 à 1824 |
|
Charles X 1824 – 1830 |
De
LAVOYRIE Colonel |
1825 à 1827 |
|
|
COURNUAUD Colonel |
1828 à 1830 |
(1) Ordonnance du 21 juillet 1815 qui supprime l'inspection générale de la gendarmerie.
(2) Ordonnance du 10 septembre 1815 concernant la
gendarmerie.
(3) Ordonnance du 29 octobre 1820 portant réglement
sur le service de la gendarmerie.
(4) Ordonnance du 31 mars 1820 qui fixe le nombre des officiers généraux qui seront employés à l'inspection de la gendarmerie royale.
Avec l'ordonnance du 8 septembre 1830(5), Louis-Philippe Ier déterminait les dénominations et l'uniforme des corps de la gendarmerie, la gendarmerie destinée à la surveillance des départements prenait la dénomination de gendarmerie départementale, celle destinée à la surveillance des arrondissements maritimes était appelée gendarmerie des ports et arsenaux, enfin celle destinée à servir dans les colonies prenait l'appellation de gendarmerie des colonies.
Par Ordonnance du 31 août 1839(6),
le Roi des Français
portait le corps de la gendarmerie d'Afrique à sept cent huit
officiers, sous officiers, brigadiers et gendarmes et à quatre cent
quarante-huit chevaux. Avec cette augmentation, ce corps prenait la
dénomination de Légion de
gendarmerie d'Afrique.
Suivant l'ordonnance du 8 septembre 1841(7)
concernant
les cadres de toutes les armes, Louis-Philippe
Ier mettait en concordance la composition des cadres pour le
corps
de la gendarmerie de manière à satisfaire les besoins des
formations suivantes : 1) 26 légions dont une en Algérie, 2) un
bataillon de
voltigeurs à quatre compagnies, employé en Corse comme auxiliaire de la
gendarmerie, 3) une légion de la garde municipale à Paris, 4) un
bataillon de
sapeurs-pompiers à cinq compagnies à Paris.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 13e Légion de
gendarmerie |
Date de commandement |
MONARCHIE DE JUILLET |
Louis Philippe Ier 1830 – 1848 |
CAILHASSOU Colonel |
1831 à 1835 |
|
|
MAZIAU Colonel |
1836 |
|
|
BOYER Lieutenant-colonel |
1837 à 1839 |
|
|
DAMOUR Lieutenant-colonel |
1840 à 1841 |
|
|
BOYER Colonel |
1841 à 1844 |
|
|
GIRAUDIÈRE Colonel |
1845 à 1847 |
(5) Ordonnance du 8 septembre 1830
qui détermine les dénominations et l'uniforme des corps de gendarmerie
destinés à la surveillance des départements, des arrondissements
maritimes et des colonies.
(6) Ordonnance du 31 août 1839 relative à la
gendarmerie d'Afrique.
(7) Ordonnance du 8 septembre 1841
concernant l'organisation des cadres des divers corps de toutes armes
(pied de paix et pied de guerre) et la réserve de l'armée.
Avec l'arrêté du 5 juillet 1848, le président du
Conseil, chargé du pouvoir exécutif, formait, à Versailles, un
bataillon mobile de gendarmerie comprenant six compagnie pour une force
totale de 714 hommes.
Avec le décret du 22 décembre 1851(8), le président de la République Louis Napoléon Bonaparte organisait le corps de la gendarmerie de la manière suivante :
(1) Héritière des compagnies de prévôté de la marine créées en 1704, la gendarmerie maritime fut placée à la révolution sous la double autorité des ministres de la Guerre et de la Marine. Dans l'ordonnance du 29 octobre 1820, ces compagnies prirent le nom de « Compagnies des ports et arsenaux ». Cependant, leurs activités journalières étant entièrement liées au service de la marine, Louis-Philippe Ier, les rattacha entièrement au département de la Marine suivant l'ordonnance du 19 juin 1832 sous la dénomination de « gendarmerie maritime ». Le décret du 1er mars 1854 imposa à la gendarmerie maritime les mêmes obligations générales que les unités des départements devaient remplir. Mise dans l'impossibilité de mener à bien leurs missions, un décret du 15 juillet 1858 vint clarifier leurs positions et redéfinir leurs missions. Ces compagnies furent placées sous l'autorité du ministre de la Marine et spécialement affectées à la police des ports et arsenaux.
Par décret du 19 février 1852(9), il décidait que les compagnies de gendarmerie départementale (aujourd'hui groupement de gendarmerie) jusqu'alors commandées par un capitaine seraient désormais commandées par des chefs d'escadron. Le commandement de la lieutenance (aujourd'hui compagnie de gendarmerie) du chef-lieu des quarante-neuf nouvelles compagnies, à la tête desquelles serait placé un chef d'escadron, ainsi que cent vingt-sept autres lieutenances, serait confié à un officier du grade de capitaine.
Élu président de la Deuxième République en 1848, Louis Napoléon Bonaparte mène le coup d'État du 2 décembre 1851 qui conduit à l'instauration du Second Empire le 2 décembre 1852, devenant empereur des Français sous le nom de Napoléon III.
En 1854, Napoléon III actualisa
l'Ordonnance
de 1820 réglant le service de la gendarmerie suivant le
décret impérial
du 1er
mars 1854 (10).
Les
lieutenances dont le ressort territorial était l'arrondissement
furent
remplacées par des arrondissements de gendarmerie. La compagnie (ressort
territorial le département) prenait le nom du département.
En 1856, l'effectif de la gendarmerie impériale était de 26 015 hommes. Le total de la troupe à cheval était de 14.250 hommes. L'arme était commandée par 805 officiers (21 colonels, 10 lieutenants-colonels, 103 chefs d'escadron, 310 capitaines, 257 lieutenants, 104 sous-lieutenants).
Répartition territoriale de la gendarmerie :
Après le rattachement de la Savoie et du Comté de Nice à la France, trois nouvelles compagnies furent créées le 9 juin 1860 dans les départements de la Savoie, de la Haute-Savoie et des Alpes-Maritimes. Elles formeront avec la compagnie de l'Isère la 26e légion.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 13e Légion de
gendarmerie |
Date de commandement |
2e RÉPUBLIQUE | Louis-Napoléon
Bonaparte 1848 – 1851 |
DURAND Lieutenant-colonel |
1848 - 1849 |
|
|
LENTZ Colonel |
1850 à 1851 |
SECOND EMPIRE | Napoléon III 1851 – 1870 |
GUIOT
DE LACOUR Colonel |
1851 à 1857 |
|
|
DULAU DE
ROSAN Lieutenant-colonel |
1857 à 1864 |
|
|
DE
TREIL DE
PARDAILLAN Colonel |
1864 à 1868 |
(8) Décret du 22 décembre 1851 portant sur
l'organisation du corps de la gendarmerie.
(9) Décret du 19 février 1852 relatif au commandement
des compagnies et lieutenances de gendarmerie.
(10) Décret
impérial du 1er mars 1854 portant règlement sur l'organisation et
le service de la gendarmerie.
La composition et la répartition des légions de gendarmerie présentaient au point de vue du service de nombreux inconvénients. La plupart des légions (21 sur 26) comprenaient dans leur circonscription des départements situés dans deux, trois ou même quatre divisions militaires différentes ; en outre, les chefs de onze légions résidaient dans des villes qui n'étaient pas chef-lieu de division. Afin de faire correspondre les légions de gendarmerie aux divisions militaires, l'empereur Napoléon III, dans une décision impériale du 15 octobre 1869(1), redistribua certaines compagnies départementales entre les légions et les légions entre les divisions militaires desquelles elles prirent l'appellation.
Ainsi, avec cette décision impériale, la 13e Légion devenait la 12e Légion et se composait des compagnies de la Haute-Garonne, du Tarn-et-Garonne, du Lot et du Tarn. Toulouse conservait sa position de chef-lieu de légion. La compagnie du Lot-et-Garonne passait de la 12e à la 14e légion ayant pour chef-lieu Bordeaux. En exécution de cette décision, chaque légion de gendarmerie départementale est circonscrite dans la même division militaire. La 12e division militaire renfermait la 12e légion de gendarmerie. L'organisation territoriale de la gendarmerie correspond désormais à l'organisation administrative de la France.
Composition du corps de la gendarmerie en 1870 :
Après la chute de l'Empire, le Chef du pouvoir
exécutif de la République française Adolphe Thiers réorganisait, par arrêté
du 2 juin 1871(3), la
garde républicaine en deux corps distincts comprenant chacun deux
bataillons d'infanterie et quatre escadrons de cavalerie. L'effectif de
ces deux régiments était porté à 6110 hommes.
Quelques jours plus tard, pour assurer le
maintien de l'ordre dans la région parisienne et renforcer
des
légions départementales, il créait, par arrêté du 23 juin 1871(3),
une
légion
de
gendarmerie mobile, composée
d'un bataillon à 8 compagnies et un escadron formant un effectif au
complet de 1 222 hommes. L'organisation des légions de gendarmerie
départementale fut maintenue.
Avec la loi du 24 juillet 1873(4),
l'Assemblée nationale modifiait l'organisation générale de l'armée. En
application de cette
loi, le Maréchal de Mac-Mahon, président de la République, créait
dix-huit corps d'armée
pour la
métropole (décret du 28 septembre 1873(5))
et un corps d'armée pour l'Algérie (décret du 28 septembre 1873(6)).
Un décret du 29 septembre 1873 fixait la composition des corps
d'armée et des divisions territoriales. Toulouse devint le siège
du 17e corps d'armée.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 12e
Légion de gendarmerie |
Date de commandement |
IIIe RÉPUBLIQUE | Adolphe Tiers 1871 - 1873 |
LEFEBVRE
DESNOETTES Colonel |
1869 à 1873 |
|
Mac-Mahon 1873 - 1879 |
CROUX Colonel |
1873 à 1875 |
(1) Décision impériale du 15 octobre 1869 qui réunit
le département de la Côte-d'Or à la 8e division militaire et
celui de la Charente à la 21e décision, et qui modifie la
répartition et la circonscription des légions de gendarmerie de
l'intérieur (Journal militaire 2e sem., p. 91).
(2) Décret du 10 septembre 1870 portant que la « garde de Paris » prendra le titre de « garde républicaine ».
(3) Arrêté du 23 juin 1871 portant création d'une
légion de gendarmerie mobile (Jour. militaire, 1er sem., p.
103).
(4) Loi du 24 juillet 1873 relative à l'organisation générale de l'armée. (Journ. milit., 1er sem., p. 35).
(5) Décret du 28 septembre 1873 portant création de 18
corps d'armée en France (Journ. milit., partie réglementaire, 2e sem.,
page 201).
(6) Décret du 28 septembre 1873 portant création d'un corps d'armée distinct en Algérie qui prendra le n° 19 ((Journ. milit., partie réglementaire, 2e sem., page 213).
Par décision présidentielle du 27 avril 1875(1), le maréchal Patrice De Mac-Mahon, Président de la République modifia le nombre et le ressort territorial des légions de gendarmerie. À chaque corps d'armée correspondaient une ou deux légions de gendarmerie. Pour ces dix-neuf corps d'armée, la gendarmerie départementale fut organisée en 31 légions.
Extrait de la composition et de la répartition des légions de gendarmerie départementale :
Composition du corps de la gendarmerie :
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 27e Légion de
gendarmerie |
Date de commandement |
IIIe RÉPUBLIQUE | Mac-Mahon 1873 - 1879 |
GEILLE Colonel |
1875 à 1879 |
(1) Décision présidentielle du 27 avril 1875 modifiant le nombre et la circonscription des légions de gendarmerie (Jour. mil. partie régl. 1er sem., p. 743).
Par décret du 15 octobre 1869, la composition et la
répartition des légions de gendarmerie avaient été mises en concordance
avec
celles des divisions militaires ; mais lorsque survint la division du
territoire en 19 corps d'armée, on voulut maintenir le nombre des
légions existant et on se contenta de remanier l'étendue territoriale
des légions, de telle sorte qu'une même légion n'eût pas d'enclaves
dans plusieurs corps d'armée. Le maintien des 31 légions, avait eut
pour effet qu'elles ne se raccordaient ni avec les divisions militaires
ni avec les divisions administratives ou judiciaires.
Pour mettre en concordance la circonscription des
légions avec celle des grands commandements et de constituer dans
chaque région, pour la gendarmerie, une autorité unique qui assurerait
le service de l'arme et la discipline une décision présidentielle du 22
novembre 1879(1)
du Président de la République Jules Grévy fusionnait les 31 légions de
gendarmerie départementale
en 20 légions, 19 correspondants aux 19 corps d'armée créés par la loi
du 24 juillet 1873, plus une légion pour le ressort du gouvernement de
Paris créée par la loi du 16 juillet 1874. Ainsi, aux 19 corps d'armée
correspondaient désormais 19 légions de gendarmerie.
La 17e légion de gendarmerie était composée
des compagnies de la Haute-Garonne, du Gers, de l'Ariège, du Lot et du
Lot-et-Garonne.
Ce nouveau découpage créa des inégalités territoriales. En effet, les légions s'étendaient désormais sur des circonscriptions allant de deux à huit départements. Pour remédier à ce déséquilibre, le président de la République Jules Grévy rétabli, par décision présidentielle du 22 mars 1880(2), les 31 anciennes légions (fixées par la décision présidentielle du 27 avril 1875) en subdivisant les plus importantes. Celle du chef-lieu du corps d'armée prenait l'appellation de « légion» et le numéro correspondant à celui du corps d'armée. Elle était toujours commandée par un colonel. Suivant l'importance du corps d'armée, les autres légions prenaient l'appellation de « légion-bis » et même de « légion-ter ». Elles étaient commandées par un lieutenant-colonel. Pour le gouvernement de Paris, la légion de gendarmerie prit le titre de « Légion de Paris ». La légion de Paris et les légions n° 1 à 5 ; 8, 10, 11 demeuraient inchangées. Les légions n° 6, 7, 9, 12, 13, 14, 16, 17, 18 étaient subdivisées en deux (légion et légion-bis), la légion n°15, chef-lieu Marseille était subdivisée en 15e légion à Marseille, 15e légion-bis à Nice et 15e légion-ter à Bastia.
Composition du corps de la gendarmerie :
Le 17e corps d'armée, dont le chef-lieu était fixé à Toulouse, comprenait :
Le complet était alors de 20 986 hommes, dont 624 officiers répartis en 11 288 gendarmes à cheval et 9 074 gendarmes à pied. Á la veille de la Première Guerre mondiale, l'effectif de la gendarmerie était de 21 796 hommes, correspondant à un ratio d'un gendarme pour 1 880 habitants.
Par décision présidentielle du 28 mars 1885(3), le Président de la République Jules Grévy licenciait le bataillon de gendarmerie mobile . Les économies réalisées pour l'entretien de cette troupe étaient employées à la constitution en Tunisie d'un détachement autonome de gendarmerie ayant le caractère sédentaire de la gendarmerie départementale et à la création de brigades en France et en Algérie.
Avec le décret du 6 avril 1886(4),
Jules Grévy, estimant qu'il fallait donner à la gendarmerie une
organisation moins coûteuse et mieux en rapport avec l'organisation
militaire du pays, réduisit le nombre de légions de 32 à 22, savoir :
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 17e Légion de
gendarmerie |
Date de commandement |
IIIe RÉPUBLIQUE | Jules Grévy 1879 - 1887 |
AZAÏS Colonel |
1879 à 1881 |
|
|
LE
DOYEN Colonel |
1881 à 1887 |
Selon l'étendue ou l'importance de leur territoire,
les légions étaient commandées par un colonel ou un lieutenant-colonel.
L'étendue de certaines légions qui comptaient 6 départements et
au-delà, réclamaient la présence d'un second chef.
Par décret du 24
décembre 1887(5),
le Président de la République Sadi Carnot porta le nombre de légions de
gendarmerie de 22 à
28 par la création de 6 légions-bis qui étaient ainsi reconstituées et
placées dans les 6e, 7e, 14e, 15e, 16e et 17e corps d'armée,
c'est-à-dire dans les régions frontalières où l'action militaire avait
le plus besoin d'être renforcé.
La 17e légion était alors constituée des compagnies de la Haute-Garonne, de l'Ariège, du Gers, du Lot-et-Garonne, du Lot et du Tarn-et-Garonne. Le 17e corps d'armée comprenait à nouveau les deux légions de gendarmerie qui avaient étaient instituée par la décision présidentielle du 22 mars 1880.
Malgré la réticence que les états-majors militaires, restés fidèles au cheval, portaient à l'égard de la bicyclette, celle-ci fit son apparition dans les brigades de gendarmerie à pied. Les gendarmes avaient vu dans cet engin un bon moyen pour se déplacer, efficace et peu cher. Un très grand nombre d'entre-eux en avait acquis une pour leurs déplacements personnels. L'usage de ces engins pour le service attira l'attention du ministre de la Guerre. En 1903, une instruction provisoire autorisait, à titre d'expérimentation et pour les brigades à pied uniquement, l'emploi de la bicyclette. Un décret du 16 août 1909(6) autorisa définitivement l'emploi de ce nouveau moyen de locomotion et définissait les règles spéciales d'après lesquelles devait s'exécuter le service à bicyclette.
Considérant que le développement des voies de communication rendait inutile le maintien de la 17e légion bis, le président de la République Armand Falières la supprima par décret du 25 janvier 1913(7). Les compagnies du Lot-et-Garonne, du Lot et du Tarn-et-Garonne furent rattachées à la 17e légion.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 17e Légion de
gendarmerie |
Date de commandement |
IIIe RÉPUBLIQUE | Sadi Carnot 1887 – 1894 |
POTELLERET Colonel |
1887 à 1893 |
|
Jean Casimir-Perier 1894 – 1895 |
TELLE Colonel |
1893 à 1896 |
|
Félix Faure 1895 - 1899 |
FERRET Colonel |
1896 à 1900 |
|
Émile Loubet 1899 – 1906 |
FRANCES Colonel |
1900 à 1904 |
|
Armand
Falières 1906 – 1913 |
SAUNIER Colonel |
1904 à 1907 |
|
|
LACOMBE Colonel |
1907 à 1911 |
|
|
BERTEIN Colonel |
1911 à 1913 |
(1) Décision présidentielle du 22
novembre 1879 qui modifie la composition des légions de
gendarmerie.
(Jour. milit., part. régle., 2e sem., p. 348).
(2) Décision présidentielle du 22 mars
1880 relative à l'organisation des légions de gendarmerie
départementale. (Journ. milit., part. régle., 1er sem.,
p. 119).
(3) Décision présidentielle le 28 mars 1885 portant licenciement du bataillon mobile et création d'un détachement de gendarmerie en Tunisie (Journ. milit., part. régle., 1er semestre, p. 509).
(4) Décret du 6 avril 1886 portant réorganisation de la gendarmerie (Journ. milit., part. régl., 1er sem., p. 307).
(5) Décret du 24 décembre 1887 portant réorganisation des légions de gendarmerie.
(6) Décret du 16 août 1909 complétant, en ce qui concerne l'exécution du service à bicyclette, l'article 150 du décret du 20 mai 1903 sur l'organisation et le service de la gendarmerie.
(7) Décret du 25 janvier 1913 portant suppression d'une légion de gendarmerie (J.O. du 4 février 1913).
À la date du 1er juin 1914, la France
était divisée en 20 régions militaires. La gendarmerie comptait 21
légions et une
compagnie en Tunisie. La 19e légion étant celle d'Algérie.
Le 17e corps d'armée ne comprenait qu'une seule légion, la 17e légion de gendarmerie qui était composée des compagnies de la Haute-Garonne, de l'Ariège, du Gers, du Lot-et-Garonne, du Lot et du Tarn-et-Garonne.
3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France
Par décret du 17 janvier 1916(1), le Président de la République Raymond Poincaré créa le grade d'adjudant-chef dans la gendarmerie et la garde républicaine. Le Président de la République Armand Falières avait créé ce grade dans les armées par décret du 23 mai 1912.
En 1918, sur la proposition du ministre de la Guerre
Georges Clémenceau, Raimond Poincaré
donnait aux gendarmes, par décret du 21 février 1918(2),
le rang de sous-officiers rengagé, avec les droits et prérogatives
attachés à ce grade.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 17e Légion de
gendarmerie |
Date de commandement |
IIIe RÉPUBLIQUE | Raymond
Poincaré 1913 – 1920 |
MERLE Colonel |
1913 à 1915 |
|
|
VERGÈS Lieutenant-colonel |
1916 |
|
|
ASTRUC Lieutenant-colonel |
1916 |
|
|
VERGÈS Colonel |
1916 à 1918 |
|
|
EYEN Colonel |
1918 |
Pour faire face aux troubles sociaux de l'après-guerre et renforcer l'action des brigades territoriales, la Chambre des députés dans sa loi de finances du 22 juillet 1921(3) permit la création d’une force militaire spécialisée dans le maintien de l’ordre. Constituée par des gendarmes, elle sera mise en place progressivement et portera le nom de « pelotons mobiles de gendarmerie ». Le complet de ce corps fut fixé à 6 178 hommes constituant 111 pelotons.
Par décret du 10 septembre 1926(4),
l'appellation «
gendarmerie mobile » était
abandonnée et remplacée par celle de « garde
républicaine mobile ». Organisées en légions autonomes suivant
la loi
du 16 juillet 1927(5),
les trois légions de garde républicaine mobile,
constituées par décret du 24
septembre 1927(6),
formaient une subdivision nouvelle de l'arme de la
gendarmerie*. Plusieurs textes
viendront préciser son organisation et son emploi.
* À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la garde républicaine mobile forte de 21 000 hommes était constituée de 175 compagnies regroupées en 15 légions.
Cette création allait entraîner d'importantes transformations dans la gendarmerie départementale.
Une des premières conséquences de la création de cette nouvelle subdivision de l'arme fut la suppression des dernières légions bis et ter établies lors de la réorganisation de la gendarmerie effectuée en 1887 et qui subsistaient encore. Par décret du 10 septembre 1926(7), le Président de la République Gaston Doumergue, tenant compte d'une part du développement des moyens de communication et, d'autre part, des économies à réaliser compte tenu de la situation financière du moment, décidait de leur suppression. À la date du 1er janvier 1927, la gendarmerie nationale n'était uniquement organisée qu'en légions de gendarmerie.
Suivant une directive ministérielle du 9 février 1927 du ministre de la Guerre Paul Painlevé, les « arrondissements de gendarmerie » prirent le nom de « section de gendarmerie » (aujourd'hui compagnie).
Une autre concéquense de cette nouvelle création fut l'abandon accéléré du cheval. Si pour des raisons purement comptables, les chevaux furent remplacés dans un premier temps par la bicyclette, les suppressions des brigades à cheval devaient permettre de réaliser le programme de constitution de la garde républicaine mobile à cheval. Le président de la République Gaston Doumergue, par décret du 10 septembre 1926(8), transformait immédiatement en brigades à pied 120 brigades à cheval et 280 autres transformations devaient être réalisées avant le 31 décembre 1926 au fur et à mesure de la constitution de la garde républicaine mobile à cheval.
La motorisation des unités de la gendarmerie entraîna la suppression définitive des chevaux et des bicyclettes dans la gendarmerie départementale. Ainsi, du Premier au Second Empire, plus de 70% des brigades étaient à cheval. Par la suite ce nombre ne cessa de diminuer pour atteindre 56% en 1880 ; 47% en 1900 ; 28% en 1930 ; 14% en 1935. Par décision des 20 juin et 28 octobre 1937, le ministre de la Défense nationale et de la Guerre rendit effective la suppression des chevaux à compter du 1er janvier 1938.
Pour organiser des secteurs fortifiés et des régions
fortifiées dans les régions limitrophes des frontières, le président de
la République Albert Lebrun supprima, par décret du 28 avril 1934(9),
2 régions militaires ramenant le nombre de celles-ci de 20 à 18.
Il remaniera par décret du 4 mai 1934 et du 30 mai
1935, leur tracé, puis par décret du 20 mars 1939(10)
relatif à la réorganisation du commandement des régions militaires, il
portera une
nouvelle fois à 20 le nombre de régions militaires. Un décret du 31 mai
1940 modifiera le tracé de certaines régions militaires.
Toutes ces modifications n'eurent aucune
incidence sur le tracé de la 17e région militaire qui
conserva ses 6 départements.
3
septembre 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne
Lorsque le 3 septembre 1939, la France déclara la guerre à l'Allemagne, la 17e légion de gendarmerie était dans les limites territoriales fixées par le décret du 25 janvier 1913.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Chefs de la 17e Légion de
gendarmerie |
Date de commandement |
IIIe RÉPUBLIQUE | Paul Deschanel 1920 Alexandre Millerand 1920 – 1924 |
VERNET Colonel |
1918 à 1922 |
|
Gaston
Doumergue 1924 – 1931 |
LACAZE Lieutenant-colonel |
1922 à 1927 |
|
|
LARRIEU Colonel |
1927 à 1929 |
|
Paul Doumer 1931 – 1932 Albert Lebrun 1932 – 1940 |
MAUREL Lieutenant-colonel |
1929 à 1934 |
|
|
DELOYE Colonel |
1934 à 1936 |
|
|
ARMANGUE Colonel |
1936 à 1940 |
ÉTAT FRANÇAIS | Philippe
Pétain 1940 – 1944 |
DUIN Colonel |
1940 à 1942 |
(1) Décret du 27 janvier 1916 portant création d'emplois d'adjudant-chef dans la gendarmerie et dans la garde républicaine ( J. O. du Ier février 1916).
(2) Décret du 21 février 1918 donnant aux gendarmes le
rang de sous-officier.
(3) Loi du 22 juillet 1921 portant augmentation des effectifs de la gendarmerie et créant un état-major particulier de la gendarmerie (J. O. du 24 juillet 1921).
(4) Décret du 10 septembre 1926 portant rattachement
au ministère de l'Intérieur des crédits destinés à l'entretien de la
gendarmerie.
Ce décret donne à la gendarmerie mobile le nom de garde républicaine
mobile.
(5) Loi du 16 juillet 1927 portant ouverture de crédits supplémentaires sur l'exercice 1927 au titre du budget général et du compte spécial « Entretien des troupes d'occupation en pays étrangers » pour l'intensification du recrutement des militaires de carrière.
(6) Décret du 24
septembre 1927 relatif à la constitution en légions autonomes des
unités de garde républicaine mobile (Bulletin officiel, partie
permanente, page 2233).
(7) Décret du 10 septembre 1926 portant suppression
des légions bis et ter de gendarmerie.
(8) Décret du 10 septembre 1926 portant transformation
de brigades de gendarmerie à cheval en brigades à pied.
(9) Décret du 28 avril 1934 fixant le tracé des régions militaires du territoire métropolitain.
(10) Décret du 20 mars 1939 relatif à la réorganisation du commandement des régions militaires.
Après la signature de l'armistice du 22 juin 1940, le territoire français fut scindé en zone libre au sud et zone occupée au nord. L'organisation et l'administration de la gendarmerie nationale en zone occupée étaient différentes de celles mises en œuvre en zone libre. La ligne de démarcation partagea de nombreux départements le plus souvent en deux parties inégales.
Par décret du 26 juin 1940(1),
la partie du territoire non occupée était divisée en neuf régions
militaires. La 17e
région militaire - chef-lieu : Toulouse,
comprenait les départements du
Lot, du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne, du Gers, de la
Haute-Garonne et de l'Ariège. Par décret du 14 août 1940, la XVIIIe
région militaire dont le chef-lieu était à Pau et constituée
de la partie non occupée des départements de la Gironde, des Landes et
des basses-Pyrénées ainsi que du département des Hautes-Pyrénées fut
supprimée. L'ensemble de ces territoires furent rattachés à la XVIIe
région militaire ayant pour chef-lieu Toulouse.
Par circulaire du 28 août
1940(2)
les
légions de gendarmerie départementale de la zone
occupée furent réorganisées de telle sorte que les
circonscriptions des sections et
brigades de ces légions, stationnées en zone
occupée ne débordent en zone libre.
Ce fut le cas pour
les départements des
Basses-Pyrénées, des Landes et de la Gironde. Les
compagnies de ces départements furent alors scindées
à leur tour et les unités implantées dans chaque
zone rattachées administrativement à des
commandements distincts, un pour la zone libre et un pour la zone
occupée. Les parties non occupées des
Basses-Pyrénées, des Landes et de la
Gironde furent regroupées avec le département des
Hautes-Pyrénées pour former la 18e
légion-bis(3)
ayant pour siège de
légion Pau. Opérationnelle dès le 1er
août 1940, cette
légion-bis fut supprimée le 26 décembre 1940(4)
à la suite de la suppression de la XVIIIe région militaire
et l'ensemble des unités
la composant intégrées à
la 17e légion de gendarmerie.
Avec la loi du 2 juin 1942(5),
la gendarmerie nationale qui conservait sa structure était placée sous
l'autorité directe du chef du gouvernement.
Par décret du 9 janvier 1943(6), un commandement régional de la gendarmerie ayant à sa tête un officier général secondé par un état-major était créé à Dijon, Lyon, Toulouse et Marseille. Le IVe commandement régional de la gendarmerie (siège Toulouse) s'exerçait sur les légions de Guyenne, Gascogne et Aquitaine.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Commandant de la Légion de gendarmerie de Gascogne | Date de commandement |
ÉTAT FRANÇAIS | Philippe
Pétain 1940 – 1944 |
CABANIÉ Colonel |
1943 à 1944 |
(1) Décret du 26 juin 1940 fixant le tracé des
nouvelles régions militaires (bulletin officiel,
partie semi-permanente, p. 1539)
(2) Circulaire n° 6 829 T/10/G du 28 août 1940.
(3) Circulaire n° 5 851 T/10 G du 30 juillet 1940.
(4) Circulaire n° 14 172 T/10/G du 26 décembre 1940.
(5) Loi n° 565 du 2 juin 1942 relative à la
gendarmerie nationale.
(6) Décret
n° 383
du 9 janvier 1943 portant réorganisation territoriale de la
gendarmerie
(J.O. 22 juin 1943, p. 1698)
Avec l'Ordonnance du 5 juillet 1944(1)
, le Gouvernement provisoire de la République française annulait les
lois n°565 du
2 juin 1941 sur la gendarmerie nationale et n° 183 du 24 mars 1943 sur
la garde du gouvernement de l'État français. Suite à l'instruction
provisoire du 23
juillet 1944
déterminant les modalités de retour au statut
antérieur du personnel de
la gendarmerie fixé par le décret
du 10 septembre 1935(2),
la légion de
Gascogne fut dissoute et les 17e légion et 17e
légion bis
rétablies
dans leurs limites
géographiques d'avant-guerre. Avec la 16e légion
(Montpellier) ces deux légions étaient réunies au sein de la 17e
région militaire.
Par décret du 22 décembre 1944, la subdivision du Lot-et-Garonne qui avait été rattachée à la légion de Guyenne était rattachée à compter du 1er février 1945 à la 18e légion de gendarmerie. À la suite de ce rattachement, une circulaire du 25 janvier 1945(3) rattachait la compagnie du Gers à la 17e légion bis à compter du 1er février 1945, afin d'équilibrer les effectifs respectifs des 17e légion et 17e légion bis de gendarmerie. Ces deux légions étaient ainsi organisées :
Par décret du 27 juin 1945(4), la France militaire était réorganisée en quatorze nouvelles régions. À dater du 1er octobre 1945, les légions de gendarmerie implantées sur le territoire d'une même région militaire étaient mises en concordance avec cette dernière. Ainsi, par circulaire du 17 septembre 1945(3), la 17e région militaire comprenait la 17e légion de gendarmerie (Toulouse), la 17e légion-bis de gendarmerie (Montauban) et la 16e légion de gendarmerie (Montpellier) qui fut renommée 17e légion-ter.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Commandant de la 17e Légion
de gendarmerie |
Date de commandement |
GOUVERNEMENT PROVISOIRE DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE | Charles de Gaulle Félix Gouin Georges Bidault 1944 – 1946 |
PIGNET Colonel |
1945 à 1946 |
(1) Ordonnance du 5 juillet 1944 portant organisation
de la gendarmerie nationale et de la garde (J.O. n°64 du 5 août 1944).
(2) Décret du 10 septembre 1935 portant sur
l'organisation de la gendarmerie.
(3) Circulaire n° 03165/Gend. T. du 25 janvier 1945 portant rattachement de la compagnie du Gers à la 17e légion bis de gendarmerie.
(4) Décret n° 45-2766 du 27 juin 1945 Organisation
militaire territoriale de l'Algérie
(5) Circulaire n° 52 706/Gend.
T. du 17 septembre 1945 relative à la mise en concordance des
légions de gendarmerie avec les nouvelles régions militaires.
Après la Seconde Guerre mondiale, le complet de la gendarmerie était de 57 040 hommes. La métropole comptait 3 878 brigades, la Corse 93 et la gendarmerie d'Afrique (Algérie, Tunisie, Maroc) 444.
Un décret 18 février 1946(1),
réorganisa la France militaire. Les quatorze régions militaires créées
huit mois plus tôt étaient à nouveau modifiées pour ne former que dix
régions. Neuf régions
militaires étaient créées pour la métropole
et une région
supplémentaire était créée en
Algérie.
Afin de faire correspondre les légions de gendarmerie aux régions militaires et administratives nouvellement créées, la gendarmerie fut à son tour réorganisée. La circulaire du 17 septembre 1945 était abrogée et remplacée par la circulaire du 13 avril 1946(2). Cette nouvelle organisation commença à fonctionner dès le 1er juin 1946. Les légions de gendarmerie perdirent leur ancienne numérotation pour prendre celle des nouvelles régions militaires. Compte tenu de leur implantation géographique, certaines légions de gendarmerie changèrent de région, d'autres furent créées. Ainsi, la 17e région militaire devenait la 5e région militaire. Compte tenu de l'étendue territoriale des régions militaires, les légions de gendarmerie d'une même région militaire étaient subdivisées en légion, légion-bis et légion-ter.
Pour former les légions de gendarmerie de la 5e
région militaire, on conserva la 17e légion (Toulouse) et la
17e légion-Bis (Montauban) de gendarmerie qui prirent
respectivement le nom de 5e légion et 5e
légion-bis de gendarmerie. On créa une nouvelle légion dont le siège
fut installé à Pau : la 5e légion-ter.
La 16e légion de gendarmerie
(Montpellier) fut rattachée à la 9e région militaire
(Marseille) sous l'appellation 9e légion-bis.
Les légions de gendarmerie pour la 5e région militaire étaient composées de la manière suivante :
La compagnie de la Haute-Garonne était
constituée
de
4 sections (aujourd'hui compagnies de gendarmerie départementale) :
Toulouse, Saint-Gaudens, Muret, et Villefranche-de-Lauragais.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Commandants de la 5e
Légion de gendarmerie |
Date de commandement |
IVe RÉPUBLIQUE | Vincent Auriol 1946 - 1954 |
CAYRE Colonel |
1946 à 1948 |
|
|
CANDILLE Colonel |
01/04/1948 01/03/1949 |
Par décret du 12 juin 1946(3),
les
formations de gendarmerie départementale et de la garde républicaine
mobile stationnées
en métropole et en Afrique du Nord furent réparties en cinq
arrondissements d'inspection et un commandement confiés à des officiers
généraux ou à des officiers supérieurs issus de la gendarmerie. Les
cinq arrondissements d'inspections étaient répartis de la manière
suivante :
Arrondissement |
Siège |
Régions militaires |
1er |
Paris | 1re, 2e
et 3e |
2e |
Toulouse | 4e et 5e |
3e |
Nancy | 6e et 7e |
4e |
Marseille | 8e et 9e |
5e |
Alger | Algérie, Tunisie
et Maroc |
Le décret du 10 janvier 1949(4) supprimait les arrondissements d'inspections de la gendarmerie. Ils furent remplacés par l'inspection générale de la gendarmerie. La totalité des formations de gendarmerie nationale stationnées dans la métropole, dans les territoires d'outre-mer et temporairement dans les territoires occupés était désormais inspectée par un officier général issu de la gendarmerie portant le titre d'inspecteur de la gendarmerie et dont la résidence fut fixée à Paris.
Avec le nouveau découpage territorial, les légions de gendarmerie composant une région militaire étaient indépendantes les unes des autres et relevées du commandant militaire qui avait autorité sur toutes les formations militaires de sa région. Pour unifier les légions de gendarmerie au sein d'une même entité, le décret du 10 janvier 1949(4) créant l'inspection générale de la gendarmerie, créait également les commandements régionaux. Ainsi, la totalité des formations de gendarmerie (gendarmerie départementale, garde républicaine de Paris, gendarmerie mobile) stationnée sur le territoire de chaque région militaire de la métropole fut placée sous l'autorité d'un commandant régional de la gendarmerie choisi parmi les officiers généraux issus de cette arme ou des colonels de gendarmerie. Les commandants régionaux étaient assistés d'un état-major.
Leurs attributions, définies par l'instruction du 26
mars 1949(5),
consistaient à diriger, sans s'immiscer dans les détails du
service,
toutes les activités dévolues à la gendarmerie par les lois, décrets,
règlements généraux et spéciaux de l'arme et de coordonner l'action des
chefs de corps dans les différents domaines.
Sur le plan de la région militaire, le commandant régional de la
gendarmerie nationale était l'interlocuteur unique entre le général
commandant la région militaire ou les généraux commandants supérieurs
des troupes et les chefs de cops de l'arme.
Le colonel Candille, alors commandant de la 5e légion de gendarmerie, fut désigné pour assurer le commandement régional de la gendarmerie nationale de la 5e région militaire qui regroupait les légions de gendarmerie suivantes :
Le colonel Candille fut remplacé provisoirement par le
lieutenant-colonel Castellanet qui sera à son tour remplacé par le
lieutenant-colonel Degré rapatrié d'Indo-Chine où il commandait la 1re
légion de garde républicaine de Marche d'Extrême-Orient. Le colonel
Degré succédera en 1957 au général Candille.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Commandants régionaux de la gendarmerie de la 5e Région militaire |
Date de commandement |
IVe RÉPUBLIQUE | René Coty 1954 - 1959 |
CANDILLE Colonel Général |
1949 à 1953 1954 à 1956 |
Ve RÉPUBLIQUE | Charles de Gaulle 1959 - 1969 |
DEGRÉ colonel Général |
1957 1958 à 1960 |
|
|
CORBERAND Colonel |
1960 à 1961 |
|
|
DEMETTRE Général |
1961 à 1966 |
|
|
RAFFIN Général |
1966 à 1967 |
Après l'attribution à la gendarmerie du premier hélicoptère le 10 mai 1954, une instruction ministérielle du 16 mai 1957 créa dans chaque commandement régional de gendarmerie une section d'hélicoptères, aux ordres directs du commandant régional pour son emploi. Grâce aux avantages offerts par ce nouvel équipement, ces appareils furent plus particulièrement destinés à la surveillance et à la régulation routière, à l'observation des grandes manifestations, à la recherche de malfaiteurs, aux secours, aux liaisons, à la mise en œuvre des plans ORSEC ...
En 1958, une circulaire du 5 septembre(6) modifiait l'appellation des unités de gendarmerie départementale. À compter du 22 juillet, le terme de « section » était remplacé par celui de « compagnie ». Son ressort territorial restait l'arrondissement. L'appellation « groupement » suivie du nom du département se substituait à celui de la « compagnie ». Dès lors, l'ensemble des compagnies étaient placées sous le commandement d'un groupement de gendarmerie départementale dont le ressort territorial fut fixé au département.
Suite de l'ordonnance du 7 janvier 1959(7)
portant organisation générale de la défense, un décret du 24 février
1962(8)
établissait les responsabilités territoriales de défense à l'échelon du
département, de la région de défense et de la zone de défense. La zone
de défense était placée sous la responsabilité de l'inspecteur général
de l'administration en mission extraordinaire (IGAME) pour mettre en
oeuvre les mesures de défense opérationnelle du territoire. Pour la
région de défense, le préfet du chef-lieu était chargé de diriger
l'action des préfets de sa circonscription en matière de défense
civile. Le préfet de département étant responsable de la préparation et
de l'exécution des mesures non militaires de défense.
Un deuxième décret du 24 février 1962(9) fixait la composition des zones et des régions de défense. La zone de défense Sud-Ouest (siège Bordeaux) était composée des régions de défense de Bordeaux et de Toulouse.
Composition de la zone de défense Sud-Ouest (siège Bordeaux)
Région de défense de Bordeaux : | Charente, Charente-Maritime, Corrèze, Creuse, Deux-Sèvres, Dordogne, Gironde, Landes, Lots-et-Garonne, Basse-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne. |
Région de défense de Toulouse : |
Ariège, Aveyron, Haute-Garonne,
Gers, Lot, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne. |
Les zones et les régions de défense ayant été définies, un décret du 30 juin 1962(10) fixait l'organisation militaire territoriale. Dix régions militaires étaient créées. La 5e région militaire qui avait son siège à Toulouse comprenait deux légions de gendarmerie départementale, la 5e implantée à Toulouse et la 5 bis à Montauban et la 5e légion de gendarmerie mobile. Le commandement régional de la gendarmerie de la 5e région militaire s'exerçait sur les départements de l'Ariège, l'Aveyron, la Haute-Garonne, le Gers, le Lot, les Hautes-Pyrénées, le Tarn et le Tarn-et-Garonne.
RÉGIMES POLITIQUES | Gouvernants | Commandants régionaux de la gendarmerie de la 5e Région militaire |
Date de commandement |
Ve RÉPUBLIQUE | Charles de Gaulle 1959 - 1969 |
DEMETTRE Général |
1961 à 1966 |
|
|
RAFFIN Général |
1966 à 1967 |
(1) Décret du 18 février 1946 Organisation
territoriale militaire en Métropole et en Algérie.
(2) Circulaire n° 19609/Gend. T.P.A. du 13 avril 1946, modifiée le 8 mai 1946 sous n° 23576/Gend. T.
(3) Décret du 12 juin 1946 portant réorganisation des
inspections de gendarmerie (J.O. du 19 juin 1946).
(4) Décret n°49-36 du 10 janvier 1949 relatif à l'organisation des commandements régionaux et de l'inspection générale de la gendarmerie.
(5) Instruction n° 4291D.N./E.M.P. du 26 mars 1949, fixant les attributions des commandants régionaux de la gendarmerie nationale et commandant des forces de gendarmerie nationale en Afrique du Nord.
(6) Circulaire n° 31366M.A./Gend./T du 5 septembre 1958.
(7) Ordonnance n° 59-147 du 7 janvier 1959 portant organisation générale de la défense.
(8) Décret n° 62-206 du 24 février 1962 relatif à l'organisation des responsabilités territoriales de défense.
(9) Décret n°62-208 du 24 février 1962 fixant la composition des zones et des régions de défense.
(10) Décret n° 62-739 du 30 juin 1962 fixant
l’organisation militaire territoriale.
À la fin de 1966, l'effectif de la gendarmerie nationale était de 62 500 hommes.
Un décret du 22 février 1966(1)
venait
modifier le décret du 30 juin 1962 ramenant à sept le nombre de régions
militaires jusqu'alors fixées à dix. Elles avaient pour siège : Paris
(1re région) , Lille (2e région), Rennes (3e
région), Bordeaux (4e région), Lyon (5e région),
Metz (6e région) et Marseille (7e région). Les
régions étaient subdivisées en vingt et une divisions. La 4e
région (Bordeaux) était composée des divisions de Bordeaux (41e),
Poitiers (42e), Limoges (43e) et Toulouse (44e).
Afin d'adapter les
structures de la gendarmerie
aux nouvelles régions militaires, une
nouvelle organisation territoriale était mise en place de
façon qu'à
chaque échelon de
l'organisation civile et militaire corresponde un échelon
territorial
de la gendarmerie.
Ainsi, suivant les circulaires du 8 août(2) et du 14 novembre 1966, sept commandements régionaux correspondant aux sept régions militaires étaient créés et, de la même manière, vingt et un commandements de circonscription régionale de la gendarmerie (nom donné aux légions) correspondant aux vingt et une divisions militaires étaient formés. L'articulation territoriale était la suivante :
Articulation
territoriale |
Administrative |
Militaire |
Gendarmerie |
Circonscription
régionale de... (Ex. Bordeaux) |
Zone de défense (ou région de défense) |
Région militaire |
Commandant régional de la
gendarmerie nationale |
Autorité....................... | Préfet de région
de défense |
Général commandant la région |
Général commandant régional de
la gendarmerie nationale |
Les nouveaux commandants de circonscription
régionale avaient sous leur autorité directe
: les commandants
des groupements de gendarmerie départementale de la
circonscription, le
commandant du groupement de gendarmerie mobile rassemblant tous les
escadrons de la circonscription et le commandant du centre
administratif et technique.
L'organisation pour le commandement
régional
de la gendarmerie nationale situé à Bordeaux s'articulait
ainsi :
Dès la 1er janvier 1967, les légions de la gendarmerie départementale perdirent leur désignation numérique pour prendre l'appellation géographique du chef-lieu de légion. Les légions de la gendarmerie mobile conservèrent leur appellation numérique pour éviter la confusion avec les légions de gendarmerie départementale.
RÉGIMES POLITIQUES | Présidents | Commandants de la circonscription régionale de la gendarmerie de Midi-Pyrénées | Date de commandement |
Ve RÉPUBLIQUE | Charles de Gaulle 1959 - 1969 |
RAFFIN Général |
1967 à 1968 |
|
|
PIQUE Colonel |
1968 à 1969 |
|
Georges Pompidou 1969 – 1974 |
MOLLER Colonel Général (1970) |
1969 à 1971 |
|
Georges Pompidou 1969 – 1974 |
LE COMTE Colonel |
1971 à 1973 |
|
Valéry
Giscard d'Estaing 1974 – 1981 |
LHUILLER Colonel |
1973 à 1975 |
|
|
RIVEIL Colonel Général (1977) |
1975 à 1978 |
|
|
BERTAGNOLIO Colonel |
1978 à 1979 |
Avec le décret du 12 octobre 1967(3), la zone de défense a les limites de la région militaire. Le préfet du département chef-lieu de défense prend le nom de préfet de zone.
(1) Décret n° 66-106 du 22 février 1966 modifiant le décret n° 62-739du 30 juin 1962 fixant l'organisation militaire territoriale.
(2) Circulaire ministérielle n° 31000 MA/Gend. T. du 8 août 1966.
(3) Décret n° 67-897 du 12 octobre 1967 relatif à
l'organisation territoriale de la défense.
Par
décision ministérielle du 13 juillet 1979, les
corps de gendarmerie départementale retrouvaient leur
appellation
de légion à compter du 1er septembre 1979.
La circonscription régionale de gendarmerie de
Midi-Pyrénées prenait l’appellation de « légion de gendarmerie de
Midi-Pyrénées ».
À cette date, l'effectif de la gendarmerie nationale
était
de 74 610 hommes auquel il fallait rajouter 5 460 appelés
servant dans
la gendarmerie, conformément au dispositif mis en place par la
loi du 9
juillet 1970 relative au service national.
RÉGIMES POLITIQUES | Présidents | Commandants de la Légion de gendarmerie de Midi-Pyrénées | Date de commandement |
Ve RÉPUBLIQUE | Valéry
Giscard
d'Estaing 1974 – 1981 |
BERTAGNOLIO Colonel |
1979 à 1980 |
|
François
Mitterand 1981 – 1995 |
CANNICCIONI Colonel Général (1983) |
1981 à 1984 |
|
|
AMET Colonel Général (1986) |
1984 à 1987 |
|
|
DUHAMEL Colonel |
1987 à 1989 |
|
|
RIQUET Colonel |
1989 à 1991 |
En 1991, l'effectif de la gendarmerie nationale était de 93 650 personnels dont 81 650 d'active et 12 000 appelés du contingent.
Par décret du 14 juillet 1991(1),
la
composition des zones de défense du territoire métropolitain est
modifiée. Les circonscriptions militaires qui ont les mêmes limites que
la zone de défense sont également modifiées. L'entrée en vigueur de ce
décret au 1er septembre 1991 abroge le décret du 12 octobre
1967.
Désormais, les zones de défense sont au nombre de neuf : zone de Paris, zone nord (siège Lille), zone ouest (siège Rennes), zone centre-ouest (siège Orléans), zone sud-ouest (siège Bordeaux), zone sud (siège Marseille), zone sud-est (siège Lyon), zone centre-est (siège Dijon) et zone est (siège Metz).
La zone sud-ouest est composée des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées. La légion de gendarmerie d'Aquitaine qui correspond à la région militaire est composée de cinq groupements de gendarmerie départementale : Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées Atlantique. La légion de gendarmerie de Midi-Pyrénées est composée des groupements de gendarmerie de l'Ariège, l'Aveyron, la Haute-Garonne, le Gers, le Lot, les Hautes-Pyrénées, le Tarn et le Tarn-et-Garonne.
Suivant la loi du 28 octobre 1997(2) qui suspend le service national obligatoire à compter de 1998, les appelés du contingent étaient remplacés par des volontaires dénommés « gendarme adjoint volontaire » (GAV) et « aspirants de la gendarmerie issus du volontariat » (AGIV).
RÉGIMES POLITIQUES | Présidents | Commandants de la légion de gendarmerie départementale de Midi-Pyrénées | Date de commandement |
Ve RÉPUBLIQUE | François
Mitterand 1981 – 1995 |
RIQUET Colonel |
1991 à 1992 |
|
|
ROCHER Colonel Général (1995) |
1992 à 1995 |
|
Jacques Chirac 1995 – 2007 |
CHAULET Colonel |
1995 à 1998 |
|
|
BOYER Colonel |
1998 à 2001 |
|
|
SAMUEL Colonel |
2001 à 2004 |
|
|
CONSTANS Colonel |
2004 à 2005 |
(1) Décret n° 91-664 du 14 juillet 1991 relatif à
l'organisation territoriale de la défense.
(2) Loi n° 97-1019 du 28 octobre 1997 portant réforme du service national.
En 2014, l'effectif global de la gendarmerie
nationale
suivant le projet de loi de finances initial de 2014 était
de 97 167 personnels répartis comme suit :
|
Avec le décret du 24 mars 2005(1)
les
légions de gendarmerie prennent l'appellation de régions de
gendarmerie. Les généraux commandant les légions de gendarmerie
départementale prennent le titre de « commandant
de région de gendarmerie ».
Les armées et la gendarmerie sont organisées en régions terre pour l'armée de terre, régions maritimes et arrondissements maritimes pour la marine, régions aériennes pour l'armée de l'air et régions de gendarmerie pour la gendarmerie nationale. Les régions de gendarmerie sont subdivisées en groupements de gendarmerie départementale.
Un second décret du 24 mars 2005(2) portant organisation générale de la gendarmerie précisait que le commandant de région de gendarmerie est directement subordonné au directeur général de la gendarmerie nationale. Il exerce son commandement sur toutes les unités qui lui sont subordonnées à titre permanent ou temporaire dans les conditions prévues par le décret n° 91-668 du 14 juillet 1991.
Le commandant de la région de gendarmerie situé au siège de la zone de
défense dispose d'attributions particulières définies par arrêté. Il
prend l'appellation de « commandant
la région de gendarmerie,
commandant la gendarmerie pour la zone de défense ». Il reçoit
les
réquisitions des autorités civiles pour les formations appartenant à la
gendarmerie mobile.
RÉGIMES POLITIQUES | Présidents | Commandants de la Région de gendarmerie de Midi-Pyrénées | Date de commandement |
Ve RÉPUBLIQUE | Jacques Chirac 1995 – 2007 |
ROUQUIER Général |
2005 à 2008 |
|
Nicolas Sarkozy 2007 - 2012 |
SOUBELET Colonel Général (2009) |
2008 à 2010 |
|
|
TAVEL Colonel Général (2011) |
2010 à 2012 |
|
François Hollande 2012 - 2017 |
PIDOUX Colonel Général (2014) |
2012 à 2015 |
CLOUZOT Général |
2015 à 2015 |
(1) Décret n° 2005-273 du 24 mars 2005 modifiant le décret n° 91-669 du 14 juillet 1991 portant organisation générale des services de soutien et de l'administration au sein des armées et de la gendarmerie, le décret n° 2000-555 du 21 juin 2000 relatif à l'organisation territoriale de la défense et le décret n° 2000-558 du 21 juin 2000 fixant l'organisation militaire territoriale.
(2) Décret n° 2005-274 du 24 mars 2005 portant
organisation générale de la gendarmerie nationale.
Avec la loi du 16 janvier 2015(1), treize régions sont créées en France métropolitaine à partir des vingt-deux régions existantes. Le nom provisoire de ces nouvelles régions est constitué de la juxtaposition, dans l'ordre alphabétique, des noms des régions regroupées. Ainsi par décret du 10 décembre 2015(2) la nouvelle région de gendarmerie issue de la fusion des régions de gendarmerie de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon prend le nom provisoire de « région de gendarmerie Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées ». Cette nouvelle appellation entre en vigueur au 1er janvier 2016.
Cette nouvelle région de gendarmerie est composée des treize groupements de gendarmerie départementale suivants : Aude, Ariège, Aveyron, Gard, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Hérault, Lot, Lozère, Pyrénées-Orientales, Tarn et Tarn-et-Garonne.
Par décret du 31 juillet 2015(3),
le
chef-lieu provisoire de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
est fixé à Toulouse.
La
nouvelle région de gendarmerie est
rattachée à la zone de défense et de sécurité Sud dont le siège est
fixé à Marseille. Cette zone de défense et de sécurité comprend les
régions de gendarmerie de Corse, de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
et de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
RÉGIMES POLITIQUES | Présidents | Commandants de la Région de gendarmerie Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées | Date de commandement |
Ve RÉPUBLIQUE | François Hollande 2012 - 2017 |
CLOUZOT Général |
2016 à 2016 |
(1) Loi n° 2015-29 du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral.
(2) Décret n° 2015-1625 du 10 décembre 2015 relatif à la composition des zones de défense et de sécurité, des régions de gendarmerie et des groupements de gendarmerie départementale.
(3) Décret n°
2015-943 du 31 juillet 2015 portant fixation du chef-lieu
provisoire de
la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
Le nom provisoire des nouvelles régions, constitué de la juxtaposition des noms des régions regroupées, est abandonné pour une nouvelle appellation. Par décret du 28 septembre 2016(1) le nom d'« Occitanie » est attribué à la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Son chef-lieu est fixé à Toulouse.
La région de gendarmerie de
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées prend à son tour le
nom de région de gendarmerie d'Occitanie par décret du 8 décembre 2016(2).
Son chef-lieu est fixé à
Toulouse. Cette nouvelle appellation entre en vigueur au 1er
janvier
2017.
La
composition des nouvelles régions
de gendarmerie et des groupements de gendarmerie départementale est
prévue par les dispositions de l'article R1212-7 du Code de la défense.
La zone de défense et de sécurité Sud (siège : Marseille) est composée des régions de gendarmerie de la Corse, d'Occitanie et de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ces régions sont composées des groupements de gendarmerie suivants :
RÉGIMES POLITIQUES | Présidents | Commandants de la Région de gendarmerie d'Occitanie | Date de commandement |
Ve RÉPUBLIQUE | Emmanuel Macron 2017 - |
CLOUZOT Général Général de division (2019) |
2017 à 2019 |
PLAYS Général de division |
2019 à 2021 |
En 2018, l'effectif global de la gendarmerie
nationale
suivant le projet de loi de finances initial de 2019 était
de 100 768 personnels répartis comme suit :
(1) Décret n° 2016-1264 du 28 septembre 2016 portant fixation du nom et du chef-lieu de la région Occitanie.
(2) Décret n°
2016-1689 du 8 décembre 2016 fixant le nom, la composition et le
chef-lieu des circonscriptions administratives régionales.
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