Création
des unités mobiles de la gendarmerie
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C'est à la faveur de la loi du 22 juillet 1921
portant
augmentation des
effectifs de la gendarmerie que furent créés les pelotons
de gendarmerie mobile. L'effectif pour l'ensemble des pelotons
créés fut fixé à 153 officiers et 6 051
sous-officiers. Pour être rapidement constitué et
opérationnel, l'encadrement de ces pelotons devait
être réalisé par des personnels motivés
issus de l'arme. C'est donc sur la
base du volontariat que l'on fit appel aux gendarmes et
gradés servant dans les brigades. Mais à solde
égale, il parut
bien vite nécessaire de
convaincre les sceptiques et d'encourager les indécis en leur
faisant miroiter quelques
avantages que pourrait leur procurer leur nouvelle
affectation. Ce fut l'objet de la circulaire
du 15
novembre 1921 qui prévoyait la création de 111
pelotons(1), échelonnés sur les
exercices 1921, 1922 et
1923.
Ces pelotons
mobiles, commandés par un officier
du grade de lieutenant ou
sous-lieutenant, étaient en principe de 40 hommes de
troupe, gradés compris. Ils pouvaient être à pied
ou à cheval. Chaque peloton était divisé en
quatre brigades de dix hommes à la tête de chacune
desquelles était placé un gradé.
Dans le gouvernement militaire de Paris les pelotons étaient
à
l'effectif de 60 hommes, gradés compris, répartis en 6
brigades de 10 hommes. Lorsqu'ils étaient groupés par
deux, ils étaient placés sous le commandement
d'un capitaine et par huit sous le commandement d'un chef d'escadron.
Au total, la loi
de 1921 devait permettre la création de 87 pelotons.
Les pelotons, alors dénommés « Pelotons Mobiles de Gendarmerie » étaient mis en résidence dans les chefs-lieux de département ou dans les grandes villes. Ils furent numérotés suivant un numéro d'ordre unique. L'administration centrale attribuant les numéros pairs aux pelotons à pied et les numéros impairs aux pelotons à cheval. Cette numérotation se faisant dans l'ordre de leur création. Dès la mise en place des premiers pelotons, le président de la République Alexandre Millerand modifia par décret du 18 mai 1922 les articles 8, 9 et 10 du décret du 20 mai 1903. Il sera complété par une instruction provisoire du ministre de la Guerre et des pensions André Maginot, portant sur l'organisation et le service des pelotons mobiles de gendarmerie. Cette instruction du 9 septembre 1922 précisait que « les pelotons mobiles de gendarmerie constituaient des unités constamment prêtes à assurer le maintien de l'ordre sur un point quelconque du territoire ». Ils étaient placés sous l'autorité des chefs d'escadron commandant les compagnies départementales (aujourd'hui groupement de gendarmerie départementale) et l'ensemble des pelotons stationnés sur le territoire d'une légion était sous l'autorité du chef de légion. Outre le maintien de l'ordre qu'ils devaient assurer sur un point quelconque du territoire, leur rôle était de renforcer le service ordinaire et extraordinaire des brigades départementales et de constituer des écoles d'instruction pour les nouveaux admis.
Comme des écoles de perfectionnement, il
revenait aux commandants de ces
unités de dispenser une solide
instruction
militaire ainsi qu'une très sérieuse instruction
générale à leurs gendarmes.
L'instruction générale devait permettre aux gardes
d'acquérir de bonnes notions d'écriture, d'orthographe et
de rédaction(2). L'instruction militaire,
spécifique
à l'arme, avait pour
but d'inculquer aux jeunes gendarmes les devoirs et les
responsabilités dans l'exercice de leur mission de protection
des citoyens et de leurs biens,
complétée par l'étude des connaissances
nécessaires à la rédaction des
procès-verbaux simples. Une
éducation physique par la pratique quotidienne d'exercices
physiques ainsi qu'une solide instruction équestre
complétaient cette formation. Outre le
maintien de l'ordre et l'instruction,
les gendarmes des pelotons mobiles étaient
détachés en renfort près des brigades
départementales et placés pour ce service sous les ordres
des commandants de brigades ou du commandant d'arrondissement.
Chaque militaire des pelotons mobiles était doté du même armement que les gendarmes départementaux. Les pelotons mobiles furent pourvus d'une camionnette pour le transport de leurs matériels lorsqu'ils devaient se déplacer pour assurer des missions de maintien de l'ordre(3).
Si
l'engagement des pelotons mobiles par les unités de gendarmerie
départementale desquelles ils dépendaient ne
présentait aucune difficulté, en revanche dès
qu'ils étaient regroupés pour être employés
en de plus grande formation, apparaissait un défaut de
cohésion dû à l'absence d'une organisation
hiérarchique. Ce défaut fut initialement corrigé par une circulaire du 2 septembre 1926 dans laquelle la
direction de la
gendarmerie nationale confiait
aux généraux commandant les régions militaires le
soin d'organiser hiérarchiquement l'encadrement
des pelotons mobiles et des pelotons de réserve
ministérielle regroupés en la circonstance en compagnie
ou escadrons.
Fort de cette nouvelle organisation et devant les difficultés rencontrées par le général commandant le Corps d'Armée pour sa mise en place, il apparut nécessaire que ces formations temporaires et leur encadrement deviennent permanents.
Cette circulaire fut à
l'origine d'une nouvelle
organisation hiérarchique des pelotons qui vit le jour un an plus tard.
Huit jours plus tard, un premier décret du 10
septembre
rattachait au
budget du ministère de
l’Intérieur l'ensemble des crédits destinés
à
l’entretien de la gendarmerie et plus particulièrement
ceux destinés aux pelotons de gendarmerie mobile. C'est à
cette occasion que la gendarmerie
mobile prit le nom de « garde républicaine
mobile ». Ils conservaient leur statut militaire et
demeuraient sous
l'autorité du Ministère de la guerre. Pour hâter leur
mise en place, ce décret fut immédiatement suivit
d'un
deuxième
décret
du même jour transformant 400
brigades à cheval en brigades à pied afin de reporter les
économies des 2.000 chevaux supprimés sur la
réalisation du programme de constitution de la garde
républicaine mobile à cheval.
Cette nouvelle force composée de professionnels bien entraînés, armés, ayant une capacité de déplacement toujours plus importante grâce au développement de la motorisation dont elle bénéficiait, fit l'objet d'une attention particulière de la part des officiers généraux de l'armée de terre. Ils espéraient confier à ces pelotons bien plus que leurs missions de renfort et de maintien de l'ordre et proposèrent au haut commandement d'autres solutions d'emploi. Avec la réduction du service militaire, l'État-major général se rangea à leur avis et exprima bien vite son intention de pouvoir s'appuyer sur la capacité opérationnelle de ces pelotons en cas de conflit. La gendarmerie qui, après tant d'années, avait enfin obtenu la création de ces pelotons mobiles pour soulager le service des brigades demeurait réticente à cette idée. Cependant, le gouvernement jugea à son tour qu'il pouvait obtenir davantage de ces unités, mais pour cela il devait donner à ces pelotons une autonomie suffisante et une structure particulière pour un emploi plus large.
Les unités de garde républicaine mobile furent intégrées par la loi du 13 juillet 1927 dans l'organisation générale de l'armée et participèrent en temps de paix au service de la préparation militaire, au service de garnison et à l'instruction des troupes ; en temps de guerre à l'encadrement des formations mobilisées. Elles devaient, au cours des hostilités, être complétées par l'incorporation de gardes auxiliaires choisis dans les classes âgées parmi les citoyens présentant les garanties morales indispensables.
L'ensemble des conditions étant dorénavant réuni, le ministre de la guerre fut autorisé par la loi du 16 juillet 1927 qui accorda l'ouverture de crédits supplémentaires, à procéder aux promotions des officiers et sous-officiers nécessaires à l'encadrement des pelotons ainsi regroupés en trois légions autonomes. Chaque légion étant commandée par un colonel secondé d'un lieutenant-colonel, chaque groupe par un chef d'escadron et chaque escadron par un capitaine.
Quelques mois plus tard, le 24 septembre 1927, un décret constituait les pelotons de garde républicaine mobile en légions autonomes, créant au sein de l'arme de la gendarmerie une nouvelle subdivision. Ce décret fixait les cadres d'une légion de garde républicaine mobile à un colonel commandant la légion, un lieutenant-colonel adjoint au commandant de la légion, quatre chefs d'escadron commandants de groupe, douze capitaines commandants d'escadron ou de compagnie, trente-quatre lieutenants ou sous-lieutenants commandants de peloton, un capitaine trésorier, un lieutenant chargé du matériel, et quatre sous-officiers secrétaires ou comptables.
Le ministre de la Guerre Paul Painlevé, ayant été autorisé par ce décret à procéder aux promotions des officiers nécessitées par le groupement en trois légions des pelotons de garde républicaine mobile, une circulaire du 21 octobre 1927 fixa les modalités de création des deux premières légions. Paris fut le siège de la 1ère légion. Installée provisoirement à Bastion 14, boulevard Davout, elle comprenait toutes les formations existantes ou à créer, sur les territoires du gouvernement militaire de Paris et des 1er, 2e, 6e et 20e corps d'armée. Cette légion était composée de 4 groupes. Le premier, celui de Paris comprenait les compagnies de Paris, Melun, Beauvais et Graveline. Le deuxième fut mis en attente, sa création devant se faire par dédoublement du premier lorsque les effectifs le permettraient. Le troisième installé à Nancy, comprenait les compagnies de Nancy, Strasbourg, Baccarat et Bruyères. Le quatrième en résidence à Metz était composé des compagnies de Bar-le-Duc, Lérouville, Metz et Verdun.
La ville de Tour fut
ensuite choisie pour être le siège de la deuxième
légion et son
casernement fut installé à Joué-lès-Tours.
Elle
comprenait toutes les formations situées dans les 3e,
4e, 9e,
10e, 11e, 12e,
17e et 18e
corps d'armée. Cette légion était également
composée de quatre groupes dont le deuxième serait mis en
action par dédoublement du premier lorsque les effectifs le
permettraient. Le premier groupe installé à Nantes
comprenait les compagnies de Tour, Ancenis, Nantes, Vitré et
Brest. Le troisième installé à Rouen, était
composait des compagnies du Havre, Falaise, Cherbourg. Le
quatrième installé à Limoges, comprenait les
compagnies de Limoges, Périgueux et Mérignac. Cette
circulaire, fixant au premier novembre 1927 la prise de fonction des
commandants de
légion, déterminait également et à
titre
provisoire « l'étendue
du
commandement des colonels et les principes généraux
sur lesquels, en attendant des règlements plus
détaillés, ces officiers devaient régler leur
action ».
Un rectificatif du 27 août 1927 à l'instruction provisoire
du 9
septembre 1922 changeait l'appellation de « pelotons mobiles
de
gendarmerie » par « pelotons de garde
républicaine
mobile », les gendarmes
de ce corps prenaient le titre de « garde » et les
« commandants
d'arrondissement » celui de « commandants de
section ».
Les légions étaient
établies au
fur et à mesure de
l'accroissement du nombre des pelotons et dans les limites
budgétaires autorisées par le Parlement. Elles furent
numérotées suivant leur ordre de création (12e
pour
celle de Toulouse). Elles étaient
subdivisées en groupes, constitués de compagnies,
composées d'un nombre variable de pelotons qui conservaient leur
numérotation précédente. La garde
républicaine de
Paris fut comprise dans la nouvelle subdivision de l'arme.
La loi du 31 mars 1928
sur le recrutement de l'armée instaura le service militaire
d'un an. Pour compenser la réduxtion du service militaire actif,
elle augmenta d'une
manière significative (article 103) le nombre de militaires de
carrière (de 72.000 à 106.000 dont 30.000 pour
l'armée coloniale),
d'agents militaires (fixé à 15.000), d'employés
civils (effectif fixé à 30.000) et porta le complet de la
garde républicaine mobile à 15.000 hommes pour tenir
compte de ses obligations.
En effet, son effectif demeurait insuffisant pour lui permettre
d'assurer sa mission principale du maintien
de l'ordre tout en participant aux divers services de l'armée.
En temps de paix, elle devait assurer le service de la
préparation
militaire, celui de garnison et l'instruction des troupes. En
temps de guerre, elle était chargée de l'encadrement des
formations mobilisées.
Les missions principales de la garde républicaine mobile
ayant été définies, il ne restait qu'à
fixer l'administration de ces Légions. Ce fut
l'objet de l'instruction provisoire du 4 avril 1928. Les légions
furent articulées en 2 ou 4 groupes de 2 à 5 compagnies.
Le nombre variable d'unités composant les
groupes et
les légions
était dû à la création
échelonnée des
compagnies qui pouvaient être à pied ou à cheval.
Ces dernières étaient à l'effectif de 120
officiers
et sous-officiers.
Le nombre de
légions de la garde républicaine mobile s'accrut
progressivement conformément à la loi de 1928. En 1930 on
procédait à
l'installation de la légion de Nantes tandis que celles de Lyon
et de Nancy étaient opérationnelles depuis 1928 pour la
première et 1929 pour la seconde. En 1931, le Parlement votait
les crédits nécessaires à la création
d'un groupe autonome de chars et d'autos-mitrailleuses dans la garde
républicaine mobile. Il fût rattaché à la
première légion. Sa création nécessita la
modification de l'article 5 du décret du 1er
décembre
1928. Par décret du 23 mai 1931,
la garde
était organisée
régimentairement en légion ou en groupes formant corps et
commandée par un lieutenant-colonel assisté d'un chef
d'escadron. Le 15 mai 1933 fut créé le « groupe
spécial autonome de garde républicaine mobile ».
Stationné à Versailles-Satory, le groupe
s'articula progressivement en deux compagnies de chars et une compagnie
d’automitrailleuses.
Les
légions de Reims, Arras, Besançon et Courbevoie portaient
en 1935 leur nombre
à 9, ce qui représentait un effectif
réglementaire pour l'ensemble des légions de 11 401
hommes, officiers compris dont environ la moitié à cheval
et l'autre
à pied. La même année, un décret du 27 avril
1935
créait en Algérie un groupe de garde républicaine
mobile composé de 3 compagnies à pied. Il
dépendait du général commandant le 19e
corps d'armée par l'intermédiaire du commandant de
la 19e légion de gendarmerie, qui prenait à
cette
occasion le titre de «
commandant
de la gendarmerie et de la garde républicaine mobile ».
Il était secondé par un adjoint du grade de
lieutenant-colonel.
Afin de lui permettre
d'assurer sa mission principale de maintien de l'ordre tout en
participant aux divers services de l'armée,
il est apparu que
son effectif total fixé à 15 000 hommes par la loi
du 31 mars 1928 était insuffisant. Un décret du 23 octobre
1935 porta son effectif à 20 000 hommes.
Avec la création de la
légion de Rouen quelques mois plus
tard, il existait en
1936, dix légions de la garde républicaine mobile comptant
un effectif de 13.498 hommes dont 576 officiers et 5.560 sous-officiers
à cheval, 3427 à pied. La 11e légion
fut
installée à Marseille en 1936 puis ce fut le tour de
la 12e installée à Toulouse en 1937 suivie de
la 13e, à Saint-Quentin et de la 14e,
à Drancy.
Le commandement
de la 12e légion fut confié au colonel
Gauthier,
secondé par le lieutenant-colonel Grugier et du chef d'escadron
Quelennec. L'État-major fut installé rue Furgole et les
gardes dans les nouveaux immeubles du Boulingrin en
attendant la construction d'une caserne.
C'est à cette
occasion que fut raccroché à la légion le peloton
n°128
de garde républicaine mobile installé dans la caserne
Pégot à Saint-Gaudens. Créé en 1931 il fut
successivement commandé par les lieutenants Cathoulié
puis Souyris en 1936.
N° de Légions | Chef-lieu de légion | création officielle | Autonomie
administrative |
1er | Montrouge (Paris) | Décret du 24 septembre 1927 | 1er novembre 1927 |
2e | Joué-lès-Tours | Décret du 24 septembre 1927 | 1er novembre 1927 |
3e | Lyon | Circulaire ministérielle no 11579 CD/13 du 15 mai 1928 | 15 mai 1928 |
4e | Nancy | Circulaire ministérielle no 19147 CD/13 du 11 mai 1929 | 1er juillet 1929 |
5e | Nantes | Décision ministérielle no 20865 CD/13 du 16 juin 1930 par dédoublement de la 2e légion de GRM | 1er juillet 1930 |
6e | Arras | Décision ministérielle no 3008 CD/13 du 28 janvier 1931 | 1ermars 1931 |
7e | Reims | Décision ministérielle no 34 938 CD/13 du 25 novembre 1931 | 1er janvier 1932 |
8e | Besançon | Décision ministérielle du 27 juin 1933 | 1er août 1933 |
9e | Courbevoie | Décision ministérielle no 33754 T/10 G du 31 octobre 1935 | 1er janvier 1936 |
10e | Rouen | Décision ministérielle no 43602 T/10 G du 27 décembre 1935 | 1er janvier 1936 |
11e | Marseille | Décision ministérielle no 38253 2/10 G du 8 août 1936 | 1er octobre 1936 |
12e | Toulouse | Décision ministérielle 26079 T/10 G du 26 juin 1937 | 1er décembre 1937 |
13e | Saint-Quentin | |
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14e | Drancy | Décision ministérielle 653 ST/10 G du 22 octobre 1938 | |
Lieu | création officielle | Composition |
Algérie |
27 avril 1935 |
1 groupe de 3 compagnies à pied |
Algérie | Décret du 12 janvier 1937 | 15 pelotons à pied et 3 à cheval |
Maroc |
Décret du 15 décembre 1937 |
1 compagnie de 3 pelotons à pied |
Au 1er septembre 1939, la garde républicaine mobile était composée de 14 légions, subdivisées en 54 groupes, représentant 167 compagnies, formant 492 pelotons. Tous les pelotons d'une compagnie n'étant pas regroupés en une même résidence, mais distribués sur le territoire en fonction des disponibilités de casernement et des zones à forte concentration urbaine.
En 1939, la garde républicaine mobile, qui s'était accrue de la garde républicaine du Maroc, comptait seize légions, dont une en Algérie. À la déclaration de la guerre, l'effectif de la garde républicaine mobile était de 23 000 hommes, formant 163 escadrons, alors que son effectif théorique autorisé par la loi de finances de 1937 était de 27 000 hommes correspondant à 200 escadrons. Cette différence s'expliquait par la sécurité apportée à son recrutement en même temps que le désintéressement de la nation pour le choix d'une carrière militaire.
Cette force, devenue une
école
de formation de la gendarmerie, formait ses sous-officiers au maintien
de l'ordre mais également au combat. Conformément
à l'instruction
provisoire du 9 septembre 1922 et
rectifiée le 10 janvier 1929,
les gardes recevaient une instruction militaire leur permettant
d'acquérir le brevet d'aptitude de chef de section ou de peloton
afin de les
rendre
aptes à l'encadrement des réserves en cas de
mobilisation. En complément, une instruction pratique leur
était donnée, en liaison avec d'autres armes. Ils
participaient aux exercices des corps de troupe, à ceux de la
garnison, aux manœuvres. En cas de mobilisation, les gardes et
maréchaux des logis-chefs détenteurs de ce certificat
d'aptitude pouvaient être promus aux grades respectifs de
maréchaux des logis-chefs ou adjudants.
Cette instruction se révéla utile le 2
septembre 1939 qui sonna l'heure de la mobilisation
générale. Les chefs de section furent employés
à l'encadrement des forces mobilisées. 13 compagnies de
frontaliers furent mises sur pied et envoyées à la
frontière du Nord-Est, tandis que le groupe autonome
blindé de Satory, renforcé par des gardes venus
d'autres pelotons, formait
le 45e Bataillon de chars de combat. Une
partie des
effectifs, maintenue sous forme de légion, assurait l'ordre aux
autres frontières et à l'intérieur du pays. Ce fut
le cas de la 12e légion de la garde républicaine
de Toulouse,
à laquelle le gouvernement confia la surveillance de la
frontière
franco-espagnole. Afin
de compenser partiellement les prélèvements
effectués dans la garde républicaine mobile pour
l'encadrement des troupes combattantes, une circulaire
ministérielle du 31 janvier 1940 prévoyait l'admission
comme gardes auxiliaires des caporaux-chefs, brigadiers-chefs,
caporaux, brigadiers et soldats du service armé des classes 1916
à 1930, volontaires, des formations des armées ou du
territoire de toutes armes.
Les 22 et 24 juin 1940, la France signait avec l'Allemagne et l'Italie une convention d'armistice, au terme de laquelle les forces françaises étaient démobilisées et les formations prévôtales dissoutes. Les gardes républicains mobiles ayant servi au titre de la prévôté ou comme encadrant dans les unités de combats furent définitivement affectés en gendarmerie départementale. Ceux qui avaient combattu en unité constituée reçurent l'ordre de regagner leurs résidences. Leur engagement à la lutte se solda par des pertes d'une importance exceptionnelle s'élevant à 70 officiers pour 1 200 et 1 429 sous-officiers pour 23 000 (6%).
Formant une subdivision de l'arme de la gendarmerie, la garde républicaine mobile fit partie intégrante de l'armée d'armistice. La France n'ayant été autorisée à ne conserver qu'une armée réduite de 100 000 à 120 000 hommes en métropole, le gouvernement de Vichy arrêtait le 23 juillet 1940 sa constitution. L'organisation de cette armée d'armistice, modifiée par le décret-loi du 20 août 1940, prévoyait l'installation en zone libre de trois légions de la garde républicaine mobile. Ces trois légions organisées par circulaire ministérielle 7105 T/104 du 4 septembre 1940 avaient leur siège à Clermont-Ferrand pour la légion du Centre, à Lyon pour la légion de l'est et à Toulouse pour la légion du Sud. Chaque légion comprenait quatre groupes et chaque groupe quatre escadrons dont un escadron à cheval, deux escadrons motocyclistes et un escadron porté. L'escadron était formé de trois pelotons de quarante hommes ; l'âge maximum des gardes était de trente-six ans. L'effectif total des trois légions était de 180 officiers, dont quinze hors cadres et 5 820 hommes de troupe. Le personnel en excédent de cet effectif était versé dans la gendarmerie départementale.
Les régions militaires de la zone libre furent
réorganisées par décret du 26 juin 1940, et
remplacées par deux groupes de huit divisions militaires. Le
premier ayant son siège à Avignon, le second à
Clermont-Ferrand ce qui entraîna de facto la
réorganisation des
légions de la garde républicaine mobile. Ce fut l'objet de
la circulaire ministérielle n° 10 216 T/OG du 1er
novembre 1940 qui
transforma en six légions, les trois légions existantes
par dédoublement.
La légion du Centre forma les deux légions de
Clermont-Ferrand et de Limoges ; la légion de l'est, celles de
Lyon et de Marseille et la légion du Sud, les deux
légions de Toulouse et de Montpellier. Chaque légion
était formée de deux groupes de quatre escadrons chacun
dont
un escadron à cheval, un escadron motocycliste et deux escadrons
portés. L'escadron était à l'effectif de 122
officiers et sous-officiers. Chaque groupe avait un État-major
(un chef d'escadron, un lieutenant adjoint).
Un décret du 8 juillet 1940 transférait le siège du
pouvoir exécutif et des deux chambres à Vichy. Le 10 juillet suivant,
l'Assemblée nationale
siégeant à Vichy donnait les pouvoirs constituants à
Philippe Pétain.
Les obligations dictées par la convention d'armistice ne s'appliquant pas à la gendarmerie, la garde républicaine mobile ne pouvait demeurer partie intégrante de l'arme. C'est ainsi qu'elle fut séparée de la gendarmerie par décret du 17 novembre 1940 et rattachée à la Direction de la Cavalerie et du Train par arrêté ministériel du 25 novembre 1940. Cette nouvelle direction prit le nom de «Direction de la cavalerie, du train et de la garde républicaine mobile». La garde républicaine mobile fut représentée par une sous-direction.
Liens externes
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