LETTRES PATENTES DU ROI
Concernant la Soumission de la Corse Donnée à Compiègne le 5 Août 1768 |
LOUIS PAR LA GRÂCE DE DIEU ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE : A tous ceux qui ces présentes Lettres verront ; SALUT.
La Sérénissime République de Gènes ayant confié en nos
mains par une cession volontaire, les droits de souveraineté qu'elle
possédoit sur le royaume de Corse, & ayant remis à nos troupes les
places que les siennes occupoient dans cette Isle, nous nous sommes
chargés du gouvernement & de la souverainneté indépendante du
royaume de Corse, d'autant plus volontiers que nous ne comptons
l'exercer que pour le bien des peuples de cette Isle, nos nouveaux
sujets.
Notre intention est d'accorder à la nation Corse les avantages qu'elle pourra nous demander en se soumettant à nos droits souverains ; nous la préserverons de toute crainte ultérieure qu'elle pourroit avoir sur la continuation des troubles dont elle est déchirée depuis tant d'années ; nous veillerons avec les sentimens du cœur paternel que nous avons pour nos autres sujets, à la prospérité, la gloire & le bonheur de nos chers peuples de Corse en général, & de chaque individu en particulier ; nous maintiendrons sous notre parole de Roi, les conditions que nous aurons promises pour la forme du gouvernement à la nation ou à ceux qui se montreront les plus zélés & les plus prompts à se soumettre a notre obéissance ; & nous espérons que cette nation jouissant de l'avantage de notre protection royale, par des liens si précieux, ne nous mettra pas dans le cas de la traiter comme des sujets rebelles & ne perpétuera pas dans l'île de Corse des troubles qui ne pourroient être que destructifs pour un peuple que nous avons adopté avec complaisance au nombre de nos sujets ; & pour que nos intentions à cet égard soientpleinement connues, nous avons fait mettre notre scel à ces présentes.
DONNÉ à Compiègne le cinquième jour du mois d'août, l'an de grâce
mil sept cent soixante-huit & de notre règne le cinquante-troisième.
Signé LOUIS
|
|
|
|