Originaire du Gévaudan, fils de Antoine-Hercule et de Anne de la Roche, Charles, Chevalier Des ROUSSES, seigneur de Malassagnes et de l'Estables, acheta en 1682 la charge et devient prévôt général de la province suivant les lettres de provisions données le 6 août 1682 à Versailles. Il fit enregistrer ses lettres par les États du Languedoc assemblés au Puy-en-Velay le 27 novembre 1682. Au cours de cette séance, il passa une convention avec les États de la province comme l'avaient fait ses prédécesseurs Lavergne, Peyrat et Mirmand.
Cet accord portait sur les prévôts diocésains qui étaient à la nomination exclusive des Assiettes de chaque diocèse. Le prévôt général devait les attacher à son service et ne pouvait les maintenir, si le diocèse décidait de le destituer. Pour éviter la nomination des prévôts diocésains, Louis XIV, dans un édit de février 1659, créa pour la province huit lieutenants, huit greffiers et cinquante-quatre archers à répartit sur tous les diocèses de la province.
Cependant, la province, ayant obtenu une dérogation en la matière par édit du mois de décembre 1659 au titre de ses anciens droits, continuait de nommer à ces charges. Les lieutenants diocésains restaient soumis à l'autorité du prévôt général et tous les jugements qu'ils rendaient étaient expédiés au nom du prévôt général comme le faisaient ses lieutenants généraux conformément à l'édit de février 1659. Ils devaient lui rendre compte de toutes les procédures qu'il avaient engagées pour permettre au prévôt général de juger l'affaire dans le présidial le plus proche.
Les lieutenants diocésains avaient obligation de suivre le prévôt général dans ses chevauchées à leurs frais dans toute l'étendue du diocèse. Si, à la demande du prévôt général, ils devaient aller au-delà des limites du diocèse pour une affaire particulière, le prévôt général était tenu de défrayer les lieutenants diocésains.
Sous son commandement, l'effectif de la compagnie était de cent hommes pour toute la province. Le prévôt général, résidant à Montpellier, n'avait sous ses ordres que treize archers, les capitaines lieutenants de Toulouse et de Nîmes et les lieutenants particuliers de Carcassonne et d'Albi avaient chacun dix archers, celui de Limoux en avait quatre et celui de Vivarais quinze. Il exerça sa charge jusqu'au 15 janvier 1714, date à laquelle il la revendit à son successeur.
Au cours de son établissement, Louis XIV créa dans chaque bailliage et sénéchaussée un lieutenant des maréchaux de France pour être juge du point d'honneur.
Il mit également un terme à la nomination des prévôts particuliers décidée par les assemblées des diocèses. Dans un édit de mai 1696, il leur interdit de nommer leurs prévôts au prétexte que ces nominations « leur donne moins de considération et d'autorité, & les rend même moins attachés à leurs devoirs à cause de l'instabilité de leur état ».
Avec cet édit, Louis XIV créa dans chaque baillage et sénéchaussée un lieutenant des maréchaux de France pour être juge du point d'honneur et un office de garde de la Connétablie. Ces lieutenants ayant pour rôle de juger les différends entre gentilshommes à causes des chasses, droit honorifique des églises, prééminence des fiefs et seigneuries ou autre querelles mêlées avec le point d'honneur.
Avec cet édit, Louis XIV supprime les prévôts, lieutenants et archers établis par les assemblées d'assiette et crée dans chaque diocèse, en titre d'office héréditaire, un prévôt, un lieutenant, un procureur, un commissaire aux montres (aux revues) et payeur de gages, un greffier, un exempt et un certain nombre d'archers. Vingt prévôts et vingt lieutenants étaient ainsi créés pour l'ensemble du Languedoc.