ÉVOLUTION DE LA MARÉCHAUSSÉE EN LANGUEDOC

Note : Organisations successives de la compagnie de maréchaussée du Languedoc depuis sa création vers 1513 jusqu'à la révolution.

1513 - Louis XII

Création par lettres patentes de Louis XII des premiers prévôts en Languedoc vraisemblablement vers 1513.


1525 - François Ier

Devenu gouverneur de Languedoc le 23 mars 1525, le maréchal de France Anne de Montmorency confie des missions de police et de protection des populations à son prévôt le sieur Patault de La Voulte.


1554 - Henri II

Suppression par l'édit du mois de juin 1554 de tous les prévôts provinciaux, de leurs lieutenants et archers sauf pour 14 provinces dont celle de Languedoc qui est conservée dans toutes ses prérogatives. La même année, les lieutenants criminels, les lieutenants particuliers et ceux de robe-courte sont investis.


1597 - Henri IV

En 1597 l'effectif de la compagnie de la province est établi comme suit : 1 prévôt général, 1 lieutenant et 13 archers.


1639 - Louis XIII

Pour faire face aux frais de guerre, Louis XIII multiplie la création de nouveaux offices. Il crée pour la province du Languedoc, par l'Édit de 1639, trois offices de prévôts en chef à Toulouse, Carcassonne et Castres. Pour rendre la fonction attractive, ces nouveaux prévôts sont indépendants du prévôt général et exerce leur juridiction sur leur généralité. Les prérogatives du prévôt général de la province sont réduites à la généralité de Montpellier.
Ce morcellement est complété par un autre édit du mois de décembre qui scinde la généralité de Montpellier afin de créer un prévôt spécial pour la sénéchaussée de Nîmes et Beaucaire.

Montpellier Nîmes Toulouse Carcassonne Castres
Le prévôt général 1 prévôt en chef 1 prévôt en chef 1 prévôt en chef 1 prévôt en chef
1 lieutenant,
1 exempt,
1 greffier,
10 archers.
1 lieutenant,
1 exempt,
1 greffier,
10 archers.
1 lieutenant,
1 exempt,
1 greffier,
10 archers.
1 lieutenant,
1 exempt,
1 greffier,
10 archers.
1 lieutenant,
1 exempt,
1 greffier,
10 archers.

1659 - Louis XIV

Un édit de 1659 établit à MONTPELLIER la résidence du prévôt général du Languedoc. Les prévôts en chef se trouvent à nouveau subordonnés au prévôt général mais garde leur titre. La province compte un état-major et six lieutenances. L'effectif global pour la province est de 100 hommes répartis comme suit :

Résidense Officiers d'épée Officiers de robe Effectif
Montpellier Le prévôt général
1 lieutenant
1 procureur du roi,
1 greffier
1 exempt,
13 archers
Nîmes 1 capitaine-lieutenant établi en 1693
1 lieutenant
1 procureur du roi,
1 greffier
1 exempt,
10 archers
Toulouse 1 capitaine-lieutenant établi en 1693
1 lieutenant
1 procureur du roi,
1 greffier
1 exempt,
10 archers
Carcassonne 1 lieutenant particulier établi en 1693   10 archers
Albi 1 lieutenant particulier établi en 1693   10 archers
Limoux 1 lieutenant particulier établi en 1693   4 archers
Vivarais 1 lieutenant particulier établi en 1693   15 archers

1696 - Louis XIV

L'implantation des unités de maréchaussée dans le Languedoc étant insuffisante, 16 diocèses Voir glossaire sur les 22 que comptait la province, avaient établi des prévôts diocésains, ainsi que des lieutenants, officiers, greffiers et archers pour en disposer à leur gré. Ces personnels, nommés annuellement par les assemblées d'assiettevoir glossaire, ne possédaient ni la compétence, ni moins encore la considération nécessaire pour accomplir leur devoir.

Leur état d'instabilité limitait leurs actions à de la routine. Pour donner à cette force l'autorité indispensable à son action, Louis XIV les supprima par l'Édit de mai 1696 et créa à leur place, en titre d'office héréditaire et suivant le même Édit, dans chaque diocèse un prévôt particulier, un lieutenant, un procureur, un commissaire aux monstresVoir glossaire et payeur des gages, un greffier, un exempt. Il créa également 146 archers qu'il répartit de la manière suivante :

Le roi fixa à 50 000 livres le montant annuel nécessaire au paiement de cette nouvelle troupe. La somme fut répartie sur les vingt-deux diocèses de la province et fut prélevée sur les fonds suivants : les 14 880 livres servant à payer les prévôts, officiers et archer diocésains furent maintenus, 15 600 livres furent prélevées sur les impositions des dépenses imprévues et les 19 520 livres restant furent payées sur de Don gratuit que faisait la province au Roi.

Louis XIV leur attribua en dernier ressort, la connaissance des crimes et délits prévus à l'article 12 de l'ordonnance criminelle d'août 1670 concurremment avec les prévôts des maréchaux et dans le ressort de leur diocèse. Ils pouvaient instruire les procès après avoir fait juger leur compétence dans les présidiaux du lieux où les délits avaient été commis. Ils jouissaient des mêmes privilèges que les prévôts des maréchaux et avaient la qualité de noble et d'écuyer lorsqu'ils étaient en fonction.


1720 - Louis XV

Avec l'Édit de 1720, Louis XV supprimait toutes les maréchaussées établies dans les provinces. Ces unités, indépendantes les unes des autres, furent recréées en compagnies et réunies en un seul corps : la maréchaussée de France qui resta placée sous l'autorité des maréchaux de France.

Jusqu'à cette date, le lieu d'installation de ces unités de maréchaussées étaient fixés par les diocèses qui participaient financièrement à leur entretien. À partir de 1720, le concept est complètement différent. Le corps de la maréchaussée, entièrement financé par la couronne, relève exclusivement de la volonté du roi qui en dispose au même titre que les autres troupes. Le roi s'étant engagé à exiger de cette milice armée le même service dans tout les lieux de son royaume, l'installation de nouvelles brigades dut désormais répondre aux impératifs de sécurité des populations quelle que soit leur lieux de résidense et non plus suivant le désir des diocèses. Hiérarchisée sous le commandement du prévôt général, les brigades furent regroupées en unités appelées lieutenances. Ce fut la première organisation administrative de la maréchaussée qui fut plus particulièrement marquée avec la création des départements.

L'édit de mars 1720, fixa l'effectif de la compagnie de maréchaussée du Languedoc à 172 hommes dont 1 prévôt général, 4 lieutenants, 8 exempts, 9 brigadier, 17 sous-brigadiers, 132 archers et 1 trompette.

La déclaration du 9 avril 1720 organisa la compagnie du Languedoc en quatre lieutenances et 33 brigades.


1769 - Louis XV

Suite à l'Ordonnance du 25 février 1768 par laquelle Louis XV avait ordonné une augmentation de deux-cent brigades pour le royaume, la maréchaussée reçu, par l'ordonnance du 27 décembre 1769, une nouvelle organisation qu'elle conserva presque jusqu'aux dernières années qui ont précédé la révolution.

Pour le Languedoc, la résidence du prévôt général fut maintenue à Montpellier. Avec Nîmes, la province fut organisée en cinq lieutenances. Les brigades de quatre archers furent commandées par un exempt, celles de trois par un brigadier et celle de deux par un sous-brigadier. Cette nouvelle composition des brigades permettait au roi de créer un plus grand nombre de brigades pour un effectif légèrement supérieur. Le nombre de brigades dans la province passa alors de 33 à 54.

Composition de la compagnie en 1774

État-major Montpellier : 1 Prévôt général et 1 trompette

Lieutenance de MONTPELLIER = 8 brigades
Lieutenance de NÎMES = 7 brigades
Lieutenance de CARCASSONNE = 11 brigades
Lieutenance du PUY = 17 brigades
Lieutenance du TOULOUSE = 11 brigades
1778 - Louis XVI

Louis XVI réorganisa pour la dernière fois la maréchaussée. Les grades d'exempt et de sous-brigadier furent supprimés et le titre de cavalier remplaça celui d'archer. Le prévôt général prit rang de lieutenant-colonel de cavalerie, les lieutenants celui de capitaine, les sous-lieutenants celui de lieutenant. Les maréchaux des logis furent assimilés aux maréchaux des logis chef de la cavalerie, les brigadiers aux maréchaux des logis et les cavaliers aux brigadiers de cavalerie.

L'effectif total de la maréchaussée fut fixé à :

Avec quelques ajustements, il résulte, d'un état dressé en 1784, que l'ensemble des compagnies de maréchaussée du royaume, étaient établies en 99 sièges et 520 résidences. Le complet de cette arme à cette date était de 6 inspecteurs généraux, 33 prévôts, 145 lieutenants, 167 sous-lieutenants, 151 maréchaux des logis, 732 brigadiers, 2 649 cavaliers et 33 trompettes. Soit un total 3 876 hommes.

À nouveau composées de 4 hommes, le nombre de brigades pour tout le royaume fut réduit. Celui de la compagnie de maréchaussée de Languedoc passa de 54 à 50 réparties en 47 résidences. Avec le grade de sous-lieutenant apparu également un échelon intermédiaire : la sous-lieutenance.

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