ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA MARÉCHAUSSÉE EN 1738
Composition du corps
La compagnie de la connétablie
La compagnie de l'Île de France
Les compagnies des généralités
La compagnie générale des monnaies

Avec l'ordonnance de 1720, le corps de la maréchaussée de France se composait de quatre sous-ensembles :

  1. La compagnie de la connétablie et maréchaussée de France,
  2. La compagnie d'Ile-de-France,
  3. Les trente compagnies à cheval des prévôts généraux des maréchaussées établies dans les généralités,
  4. La compagnie de la prévôté générale des monnaies.

Hormis la compagnie de Lorraine et Barrois, l'ensemble de ces compagnies étaient réparties en 525 brigades à 5 cavaliers par brigade. L'effectif militaire était de 676 officiers et 2966 cavaliers. L'effectif des officiers de robe était d'environ 200.

COMPAGNIE DE LA CONNÉTABLIE

Cette compagnie, placée sous les ordres directs des Maréchaux de France avait sa résidence aux Invalides. Créée de longue date, elle fut supprimée en 1577 par Henri III qui la rétablie à nouveau en charge et office la même année.

Non sine numine
Effectif militaire de la compagnie :
  • 1 grand prévôt général
  • 4 lieutenants
  • 4 exempts
  • 4 brigadiers
  • 44 gardes à cheval
  • 1 trompette
  • 1 étendard(1)
Officiers de robe
  • 1 procureur du Roi
  • 1 greffier
Inspection
  • 1 commissaire
  • 1 contrôleur aux revues

(1) L'étendard de cette compagnie est de taffetas blanc qui représente en broderie d'or un bras gantelé armé d'une épée nue couronnée de lauriers sortant d'une nuée avec pour devise "NON SINE NUMINE".

COMPAGNIE DE L'ÎLE-de-FRANCE

Cette compagnie était placée sous les ordres directs du ministre et secrétaire d'État ayant le département de Paris. Elle était répartie autour de Paris et comptait 10 brigades.

Effectif militaire de la compagnie :
  • 1 prévôt général
  • 5 lieutenants (dont 1 inspecteur)
  • 9 exempts
  • 1 guidon
  • 100 gardes à cheval
  • 2 trompettes
Officiers de robe
  • 1 procureur du Roi
  • 1 greffier
Inspection
  • 1 commissaire
  • 1 contrôleur aux revues

COMPAGNIES DES GÉNÉRALITÉS

1 - GÉNÉRALITÉ DE PARIS
2 - GÉNÉRALITÉ DE PICARDIE ET ARTOIS
3 - GÉNÉRALITÉ DE SOISSONS
4 - GÉNÉRALITÉ DE CHAMPAGNE
5 - GÉNÉRALITÉ D'ORLÉANS
6 - GÉNÉRALITÉ DE TOURS
7 - GÉNÉRALITÉ DE BERRY
8 - GÉNÉRALITÉ DE BOUBONNAIS
9 - GÉNÉRALITÉ DE POITOU
10 - GÉNÉRALITÉ DE LIMOGES
11 - GÉNÉRALITÉ D'AUVERGNE
12 - GÉNÉRALITÉ DE LYONNAIS
13 - GÉNÉRALITÉ DE LA ROCHELLE
14 - GÉNÉRALITÉ DE BOURGOGNE
15 - GÉNÉRALITÉ DE ROUEN
16 - GÉNÉRALITÉ DE CAEN
17 - GÉNÉRALITÉ D'ALENÇON
18 - GÉNÉRALITÉ DE BRETAGNE
19 - GÉNÉRALITÉ DE GUYENNE
20 - GÉNÉRALITÉ DE MONTAUBAN
21 - GÉNÉRALITÉ DE LANGUEDOC
21 - GÉNÉRALITÉ DE DAUPHINÉ
23 - GÉNÉRALITÉ DE PROVENCE
24 - GÉNÉRALITÉ DE PAU ET BÉARN
25 - GÉNÉRALITÉ DE ROUSSILLON
26 - DÉPARTEMENT DES TROIS ÉVÉCHÉS
27 - DÉPARTEMENT DE FLANDRE
28 - DÉPARTEMENT DU HAYNAULT
29 - DÉPARTEMENT D'ALSACE
30 - DÉPARTEMENT DE FRANCHE-COMTÉ
Cavalier de Lorraine et Barrois
(31) - DÉPARTEMENT DE LORRAINE ET BARROIS

Cette compagnie créée par un édit de Stanislas Leczinski, Roi de Pologne et duc de Lorraine et de Bar en d'octobre 1738 sera rattachée à la France en 1766 à la mort de ce prince. Les personnels de cette compagnie quittèrent leur uniforme constitué d'un habit de drap jaune, doublé de même couleur, ayant des manches noires à la polonaise pour prendre celui de la maréchaussée française.


L'effectif total de ces compagnies, hormis celle de Lorraine et Barrois mais comprenant celle de l'Ile de France, était de :

Les officiers étaient en charge et en titre d'office. Ils étaient choisis pour leur expérience militaire parmis les anciens officiers des troupes du Roi et étaient placés sous le commandement des maréchaux de France. À ce titre, et suivant l'ordonnance de décembre 1721, leur capitation fut fixée comme suit :

À cet effectif, il faut rajouter environ 300 officiers de robe qu'éyaient les procureurs du Roi, les assesseurs et les greffiers, leur capitation s'élevait à 9 livres.
Les hommes du rang (cavaliers, sous-brigadiers, brigadiers) étaient dispensés de capitation.

Le paiement de la solde était assurée par les deux trésoriers généraux des maréchaussées de France à Paris. Ils étaient relayés en provinces par 29 trésoriers provinciaux.

COMPAGNIE DE LA PRÉVÔTÉ GÉNÉRALE DES MONNAIES

Dans ses attributions, la maréchaussée avait aussi la répression et la poursuite du crime de fausse monnaie et de toutes les infractions qui touchaient à l'or et à l'argent. C'est Louis XIII qui créa en 1635, cette compagnie spéciale. Elle fut attachée à la juridiction de la cour des monnaies de Paris et en faisait exécuter les arrêts et règlements dans tout le royaume.

En 1704, Louis XIV pour lutter contre la fausse monnaie établit une cours des monnaies à Lyon. Il lui attacha une compagnie de maréchaussée composée d'un prévôt, d'un lieutenant, de quatre exempts, de trente archers, d'un trompette avec les mêmes prérogatives et franchises que celles attribuées aux maréchaussées attachées à l'hôtel des monnaies de Paris. En 1720, ces maréchaussées furent, comme toutes les maréchaussées de France, supprimées. Elles furent cependant reconstituées par un Arrêt du conseil en 1725 et intégrées à la maréchaussée de France par l'Ordonnance du 29 août 1731.

cavalier de la prévôté générale des monnaies

Les archers de la compagnie des monnaies avaient pouvoir d'instruire dans toute la France tant en matière civile que criminelle et de mettre à exécution tous arrêts, jugements, sentences, contrats et obligations rendus par les cours et tribunaux du royaume à condition que les actes soient revêtus du sceau du Châtelet de Paris.

Composition

D'autres compagnies furent créées et attachées aux cours des monnaies de Caen, Tours, Poitiers, Toulouse, Riom, Dijon, Reims, Troyes, Amiens, Bourges, Grenoble, Rennes et Besançon. Elles seront par la suite supprimée et seule la compagnie de maréchaussée des monnaies de Paris fut chargée du service intérieur et extérieur pour toute la France. Son effectif fut porté à 418 hommes.

Par lettres patentes de 1775, les archers pouvaient résider dans n'importe quel lieu qu'ils jugeaient à propos pour mener à bien leur action. Un arrêt de la cour des monnaies en date du 5 mai de la même année portant règlement pour leurs services, les détacha d'une manière permanente dans toutes les villes où se trouvait un hôtel des monnaies.



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